Boc’s

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SOMMAIRE

 

Ame Amour                             La belle vie                    La haine jugée                               Ressentiments du passé           

Mort blanche                            A d’autres                        Aux morts l’amour suffit            Préparation                 

Ca va ou bien ?                         Kawa, kawa…                        Boc’s                                       Ici, ouais (ou-et) là             

Homme Nature                         Même pas peur                       Penser à toi                             Pouce                          

Te donner                                 Les dés sont pipés            Maux d’une guerre hier                  Foutur                         

2 L pour un oiseau                        Enfants en flammes                        Manège à deux                                                 Petits infinis                             

Temps peste, c’est net                       Prénoms donc              Mes amis tiers                                  Encens

Temps pis                                 Ne clipe pas nette            Chauffe                                    Et que dire                 

Triste qu’elle                            Torve                           Vous voit, verrez-vous ?  Joute               

Sans fous saints….                       Au beau par leurs            Par bébé part                                  La cour derrière           

Stratège gît                               Ca mène où ?                    Bien mal léché                                  Pénalité                       

Peine perdue                            Ca fée, mâle                 Mémo                                      Soliquiétude

Frustré(e),rustre                        Les vrillés d’art                   Art  Piste                            Avance

Terme Inné                              Hic et Nunc                Questions graves                      Grâce garce   

Labyrinthe                                Part Donc !              Trouvaille                                 Calme curatif

Fissure                                        Preuve par 5                 Sol tanné

 

 

1999.09

2 L pour un oiseau

 

Le temps passe sur les hommes, les ride jusqu’à ce qu’ils trépassent.

L’amour insuffle aux hommes, une force vive qui parfois les dépasse.

 

Devant leur Amour éternel, les amis sentinelles veillent,

Pour qu’Il reste aussi pur que l’orbe originel.

 

Si aux jours de grand tracas leurs pas se séparent,

Que ce soit pour faire le point avant la tombée du soir.

 

Païen je prie pourtant pour que leurs colères

Soient toujours entendues de leurs dieux fiers.

 

Depuis longtemps déjà la Nature frissonne de les voir ici ;

Les êtres chers de nos contes sont embusqués à l’orée jolie.

 

Elles sont rares ces rencontres étranges mes fleurs ;

Où l’on reconnaît que l’homme lui-même est créateur.

 

Et lorsqu’en immense jarre de vin le soleil se couchera,

Les instants heureux formeront clés et cadenas.

 

Afin qu’à loisir nous puissions nous souvenir

De ce qu’il y aurait lieu de refaire, et revenir.

 

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1995

A d’autres

 

 

Le choix de poursuivre

Le labeur entamé,

L’œuvre délaissée,

Parachever le livre,

 

De celui qui s’en va.

Ne reste parmi nous

Qu’un bien factice flou

Qui n’est ni d’ici, ni là.

 

Mais les plus solitaires,

Retournent au chemin,

Où plus que loi, rien,

Ne rappelle la terre.

 

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1993

Ame Amour

 

 

A l’âme, sans mal, sans sel,

Qui rend les sens pèle mêle

Tel des vagues jetées sur la peau

Tel des embruns sur le grain du dos.

 

Feu dans les yeux, étincelle du rire,

Lèvres closes, regard sans point de mire.

Inexactitude des sentiments,

Liberté, cage dorée, simplement.

 

Fusion des corps en une joie,

Esprit libéré, bien en soi.

Vibration des frondaisons,

Couleurs du temps, des saisons.

 

Perte totale de toute raison,

Parole labile, facile oraison.

Beau mensonge futuriste,

Amant d’une rupture triste.

 

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2000.08

Au beau par leurs

 

Labyrinthe de vos pensées,

A ce point délicieux,

Que parole menant aux cieux

Il faut suivre, pauvres insensés,

Les images de vos mots

Avant qu’elles disparaissent

Si l’écoute se fait paresse,

Tous bullant sous nos chapeaux.

Vite, tapons du pied au sol,

En rythme sur leur musique,

Afin que la terre ne risque

D’oublier qu’eux seuls s’envolent

Et nous garde bien ici

De rester  tous ébahis

Lorsque silence établi,

Rire du ciel frappera d’oubli.

 

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1995

Aux morts l’amour suffit

 

 

A toi petite fille, qu’un jour la peine brisa,

Car nul ne s’attend, qu’en soi l’amour nous quitte.

En un instant, mémoire de ta famille aux cieux,

N’entendis plus les trilles, l’au-delà restant là.

En toi comme un septembre, ton cœur battit si vite,

Que dorénavant poire, tu crois en un curieux.

 

Oui ton regard aimera, sans y plonger vraiment,

Respectueux des tristes, fort sage mais si fragile,

Dieu personnel tes vœux, qui par toi attendra.

Et sourire blanc d’éclat, un printemps renaissant

Feu profond arriviste, d’une campagne sans villes,

Fondations vers le mieux, tendrement érigera.

 

Deux mains se resserrant, pourront défaire le nœud,

Supplice qui parfois vrille, ta foi en ton espoir.

Crier il suffira, à l’amant enlacé,

Que peine portée au vent, connu Éole si vieux,

En zéphire grains de mils, ces larmes pose au terroir.

Alors pluie en fracas, nourrira volonté.

 

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2000.12

Bien mal léché

 

Si l’on préfère à l’ours, l’image de l’ourson,

Ce n’est non pas parce que petit est plus joli

Mais que sa force, acier trempé de douceur

Se cache en lui, poilu de tendresse vêtu.

 

Et s’il abat sa patte sur votre épaule nue

C’est pour vous marquer de sa griffe ‘tout est bonheur »

Quand son être affamé, malhabile de l’envie

D’aimer, trouve pataud, la démarche du nourrisson.

 

Le bourdon des abeilles, à ses oreilles velues

Lui fait voir mirages, quand il chasse la fleur

Et marmonner d’étranges histoires, sans souci

Devenues depuis certains mythes en nos maisons.

 

Si jamais il monte à l’arbre, c’est que sa vision

Demande large audience aux gens de dessous lui

Qui aiment à reconnaître les élans de leur cœur

Quand ils émanent d’une caboche aussi têtue.

 

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1999.04

Boc’s

 

L’amour propre c’est roots, comme le feu sous la peau.

Les compagnons de route, aussi, luisants de vie.

Mais pour sûr le plus chaud, les amis de happeaux,

Qui mêlent leurs esprits, lors de saines confréries.

Balèzes hommes au front haut, sages femmes au doux dos,

Bonzes quel que soit leur sexe, quand l’esprit les annexe.

Occasions de rencontres, pourfendeurs des monstres,

Que l’espace temps démontre, être des meilleurs pâtres.

Feux de joies attirant, les sèves vers leur apex,

Comme coule la vive eau, triple et unique flambeau.

 

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2001.03

Ça fée, mâle.

 

Echo-système

On te malmène.

Où mène tu 

Jamais déçu ?

Subsistance,

Notre pitance.

Déchets en chaîne

De vies malsaines

Refusant mort

Sans plus d’effort

Que de tuer

Le presque parfait.

 

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2000.11

ça mène où ? (Samain, ouh !)

 

Un saint se lamente doucement

Pour son serin parti dans le vent.

Bougeant sa tête calée dans ses mains, lentement,

Gémissant sous l’apparat des climats du temps,

Il oublie les douces trilles entendues avant,

D’où il avait su tirer des mots de savant.

 

Puis sans savoir où ses pieds le mènent,

Il s’est levé et ses semelles traînent.

Quelques feuilles d’automne l’assistent, si pérennes,

Séchant ses yeux rougis par les sels de sa peine.

Lui que la honte d’avoir aimé, l’esprit malmène,

Son âme ayant aimé la Vie plus que l’Amen.

 

Dehors sous le vent froid une enclume

Monte en son corps gelé, vilain rhume.

Sa bouche gercée crache des cristaux dans la brume,

Résidus de son souffle de pensée qui fume.

Il ne rentra jamais, suivant certaines plumes

Que ses anges perdaient pour qu’enfin nul ne l’hume.

 

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1998

Ca va ou bien?

 

 

On porte mal ses illusions

Quand on se porte bien.

Qu’attendre d’elles sinon

Qu’elles nous servent de frein ?

 

Sans se lasser ni ressasser,

S’asséner ce roc sans craindre :

 

Passé qui ne doit plus peiner

Mais permettre de dépeindre

Demain ce qui fera saigner.

 

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1999.12

Chauffe

 

 

Ils étaient tous assis, devant leurs percussions

Au centre le feu des cœurs, et des mémoires d’hier

La cloche et son son ti, conservant la passion

De jouer sans erreurs, sinon de rester fière

De faire tant de bruit, belle communication,

Pour les frères et les sœurs, les alcools et les verres.

 

Chauffés par  un fola, jouant de tout son corps

Donnaient toute leur sueur, pour leur musique en vie

Restait à comprendre Jah, soleil au centre d’or

Effaçant tous les pleurs, couleurs après la pluie

Et de se jouer là, de la loi du plus fort

Oubliant ses frayeurs et gommant son ennui

 

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1999.10

Encens

 

Pour écouter cette histoire il faut être prêt

A croire que vérité n'est que ce que l'on ose,

A pouvoir toutefois aussi poser défenses

Pour laisser faire les esprits qui eux recréent.

Cette enfant sans se parfumer de rouges roses,

Sentait pourtant des fleurs les plus subtiles essences.

Lui par un doux don dont on ne savait le secret,

Sans vers ni mentor parlait en de belles proses.

On dit que par leurs vies parées d'innocence,

Ils avaient compris les plus difficiles décrets

Et que des antidotes savaient exactes doses

Pour que les âmes perdues ne soient plus en errance.

Quand ils se promènent les sources taries sourdraient

Si des déserts n'avaient respect par décence ;

Eux qui de dame nature respectent les poses,

Cherchant en chaque instant ce qui peut être parfait.

Mais leur vie n'est en fait qu'une subtile fragrance

Dont moi-même je ne connais l'apothéose.

 

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1999.09

Enfants en flammes

 

Etait venu le jour, où nul aux alentours

N'allait mettre verrou, ni jouer au plus fou ;

Les vacances étaient là, doux soleil de leur joie.

 

Sans que nul ne le lise, remettant à la bise,

Tendres sucres, Artefacts, jamais ne mentant pactes,

Où sans tant de paroles, retrouvaient les vrais rôles.

 

Mais l'été fini, brûlés, avant l'heure de volonté,

Les familles en  rentrée, des fers leurs mirent aux pieds.

 

Enfants des pures oboles à l'amour un peu drôle,

Poussés par de pieux actes, ne laissant que vieux tracts ;

 

Qu'un sourire leur suffise, les pieds dans la boue grise,

S'annonçait le delta, vaincue presqu'île, déjà,

Repoussant la vie sous la mémoire et ses flous,

Enterrant leur amour, graine de fleur dans un four.

 

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1999.12

Et que dire, introduction.

 

 

On s’est souvent parlé sans trop se dire en mots

Ecrits sur le papier pour en « mots doux » dire trop.

Quand ces bribes se caleront comme filtres que nous cachons,

La respiration d’un joint, taf par taf qui lettre à lettre,

Rappelant chaleur de juin, vaut bien une câline douchette.

Celle sous laquelle le corps fume, refusant le coup d’enclume

Mais pas à pas érigeant, l’homme la femme et le géant.

 

Qu’on s’en passe où qu’on s’oppose, restera l’art de la prose

Celle du : « J’ai pas bien compris, sans les dessins de tes mains

Tout ce que tu avais dit et qu’j’suis contre y comprendre rien… »

Alors en passant on souffle, on ré expose ses douces moufles

Et communication, de son droit reprend les pions,

Un peu de tactique, d’humour espiègle des bons

La stratégie unique, de convaincre, bien nous faisons.

 

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1999.08

Foutur

 

 

 

Une roulotte bancale dans le creux d’un chemin,

Pleine de toiles et d’odeurs jasmines,

Sans plus de porte que ses fenêtres cassées

Rappelle aux passants les pénibles arrêts.

Et sous les cieux qui crient famine

Le bois qui s’entrouvre sans un rondin,

Ne se rappelle plus rien de son climat.

Car ses habitants sont partis un soir

Et depuis ce jour plus un son

De son souffle n’invoque la frondaison.

Sans retard les feuilles comprenant l’histoire,

Ont frémis sur le socle de leur ébats.

Les dernières fleurs ont souri dans la prairie

Exhalant leurs timides senteurs

Qui pouvaient nous pousser au plaisir,

Pauvres hères qui sans tout saisir,

N’y voyions aucune erreur,

Alors que les trois temps, étaient finis.

Graine, plante et pollen,

Passé présent qui dit Amen,

Flot tendre et jouvenceau

Au futur parti tôt.

 

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2001.05

Frustré(e), rustre

 

A trop vouloir vous dire, on cache moins le pire

Et ses pensées secrètes, idées derrière la tête.

Se fige alors le corps, et l’esprit lache l’effort

D’amener les beaux gestes avant le baiser fête.

Demain n’est pas le même, la soirée tarde, blême,

Repoussant l’au revoir dormons ensemble ce soir.

Préférée au regard la bouche et cette langue phare,

Qu’on voudrait respirer dans un silence ouaté.

Ici pourtant le choix n’est plus ce qu’on s’octroie

Donc la cible étant là, les flèches ne manqueront pas.

Mais la tension chaque fois risque de briser le bois.

Et tremblant sous l’effort la peine de vouloir corps,

En en riant encore veut te serrer très fort.

 

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1999.04

Homme Nature.

 

L’amour sans Capitales

Ni lettres capitales

Comme un bateau sans vagues

Regarde nos désirs vagues

S’en aller au loin teint

Reflet de nos chemins.

 

Encore sous huis des coudes

Les ailes des oreilles sourdes,

Dans la blessure de leur froissement ;

Quand les mots leur mentent

Et que le coffre souffre

Dans son grincement d’esbroufe.

 

A sol ! Soleil perce nuage

Par l’éclair et rase sage

L’épiderme de nos faces,

Crasses toutes prélasses,

De la brûlure envie

Qui n’eut plus repris vie.

 

L’araignée est bien aise

Que tu perdes tes ailes,

Mais par ses yeux de braise

Ne te piques au sang, bel

Homme qui sans perdre son temps

Nous convoque en son Pan.

 

De souffle pensant chant

Les penchants de ce dieu

Effleurent en tous lieux

Les fleurs de nos adieux.

Terrasse, dragon sauvage

Les pleurs de toutes rages

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1999.04

Ici, ouais (ou – et) là.

 

 

Si je ne t’aime  plus, je n’aurais su garder

Ce doux feu bienvenu, qui m’aura consumé,

Car à la flamme présente, c’est d’une chaleur inouïe

Que ta présence aimante, à jamais me nourrit.

 

Seront-ce alors mes cendres, que tu ranimeras

Quand écoutant Cassandre, vérité comprendra ?

Les doutes catalyseurs, fondent la certitude,

Reviennent et rongent mon cœur, malgré la plénitude.

 

 

Si un instant de plus, je ne sais regarder

Cet équilibre nu, fragile nouveau-né,

Plusieurs forces écrasantes, m’arracheront d’ici.

La plus belle des amantes, manquera à ma vie.

 

Serait-ce de ne se prendre, qui nous rassasiera

Pour rendre ce mal tendre, le cachant sous nos draps ?

Les étoiles ont une sœur, qui malgré les coups rudes

Sait faire briller bonheur, autant que servitude.

 

 

Enfin l’amour est su, mais ne veux le dompter

Car il dépasse les nues, et risque de se briser.

Mais comme un lac décante, trouvant son fond sali,

Je ne veux pas la pente d’un accord infini.

 

Serait-ce à pierre fendre, que ce froid m’habitera

Quand d’autres savent se pendre, malgré une bague au doigt ?

La lune et ses lueurs, calment ces turpitudes,

Savent m’enlever ma peur, soleil des habitudes.

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2000.05

Joute

 

 

Sous un soleil de plomb, en une terre inconnue

Des paisibles mortels, qu’en rêve peu ont su voir,

S’affrontaient chevaliers dans la rage des bons

Pour le plaisir des Nues demandant sang et sel

En échange d’espoir et d’amour oublié :

 

Le retour de ce son primordial et si nu

Qu’il faisait les fleurs belles à l’écoute le soir

Du corps des destriers, de l’écorce des troncs,

De la magie venue du bruissement des ailes

Des  fées tout en devoir de panser les blessés.

 

Ce lieu voulait au fond, que courage soit dru

Et sincérité telle, qu’elle engendrait pouvoir.

Le mal alors plié se détruisait sans rond

Sur la surface émue d’un étang bien réel

En cette terre où seule loi, était que rêve soit vrai.

 

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1998

Kawa, kawa…

 

 

A l’éveil empâté demandez café sucré,

Au lever qui fait du tord demandez café fort,

A l’alcool qui rouille le fer demandez café amer        (ou DS22),

A l’acte amoureux fou demandez café doux.

 

Sur ta barque fait gaffe au café,

Il cale ta gaffe mais faut pousser.

 

Sur ta barque fait gaffe au café,

Le vent il fait souffler mais faut barrer.

 

Sur ta barque fait gaffe au café,

Il booste le corps mais grille les idées.

 

Sous ta barque ressac et marée,

Fin du jour, nuit, tout recommencer.

 

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1993

La belle vie

 

 

Quand vint l’incarcération

Plus rien ne me fit passion

Ce fut donc l’installation

D’une douce déraison

Où se posait l’inaction

L’arrêt de toute diction

Devenir tel un pion

Dans une grande maison

Où les fous étaient dit-on

Heureux de leur prison

 

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2000.10

La cour derrière

 

Petits souvenirs du passé vers l’avenir.

C’est rue du Cabernet, la joie en point de mire

Qu’il fallait tourner sec, après le téléphone

Et passer le portail, frontière du nouveau monde

Avec ses habitants, accueillant à la ronde

Les plus ou moins connus, sans que trompette ne sonne.

 

Des parents les secrets, souvent s’y distillaient.

Que les petits alors, parfois reproduisaient :

Cabanes dans les bois, nouvelle utilité

Pour le stock de chauffage, labyrinthe sauvage

Où, en réalité, nous faisions guerre des sages

Conseils bien entendus, mais trop mal écoutés.

 

Ainsi quand à cuisine, c’est l’heure de l’apéro

Derrière parle la poudre, grande théorie des sots,

Car ce grand univers éveillait nos questions,

Parfois en vocations, futurs artificiers…

Et même si sur la lune, on n'est jamais allé

Au 14 juillet, la pratique a ses pions.

 

Vous dirais-je qu’alors, devant le photographe

Nous sourions de dents blanches, toute ruse en paraphe,

Portant bien haut des armes leur inutilité

Pour le monde des adultes à la mémoire paisible.

Mais qu’en nos têtes savantes, radars, distances de cible

Souvent se disputaient, Jules Verne ayant dit vrai.

 

N’oublions pas tout’fois, qu’à des fins de mémoire

Certains des doux détails sont partis à la foire

Des jeunes qui ça et là, reprennent le flambeau.

A faire parler l’espoir on sait cacher les clés

Qu’on a discrètement, seulement emprunté

Ne laissant qu’un témoin, le clou vide du tableau.

 

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1994

La haine jugée

 

 

Les pleurs aux yeux pourtant chauffés,

Ne sachant plus comment s’exprimer

Je m’escrimais dans mon intérieur,

A les cracher loin, ailleurs.

 

La haine est un extrême bienfait,

Qui de toute joie nous défait.

Elle sort de la bouche comme la lave,

Ou dans le cerveau elle s’enclave.

 

Ce torrent une fois séché

Ne peut plus alors que s’arrêter,

Mais les bouillons de la cave, eux,

Ne se retiennent que par les yeux.

 

Cherche donc, oh ami,

Où est le pis dans la vie.

Si tu ne trouves pas,

Ne te retourne pas.

Va et voit les autres,

Les p’tis et grands apôtres

Qui t’ouvriront leur porte

Si leur recherche est forte.

 

Laissons nous aller,

Tout n’est qu’avancée

Même les pensées retours

Qui font bien des détours.

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1999.07

Les dés sont pipés

 

1 terre, 2 terres, 3 terres, 4 terres, 5 terres, 6 terres

Une belle idée pour la mienne mais les autres ne veulent pas.

Alors plus rien car à 6, qui veut ne peut seul.

Dommage pour ma terre, on allait partir les voir, toutes.

 

Mais pour les grignoter, comme la notre…

Alors on tourne en rond, à jamais, comme les autres.

 

Elles savent mieux que cette idée ; Nous depuis longtemps on s’est trompé.

 

Peu nombreux les redresseurs de barre, quand le vaisseau sans carburant fait 40 000  km de côté.

 

C’était la ronde de ma terre.

1 idée, 2 idées, 3 idées, 4 idées, 5 idées, 6 idées,

Mais combien de faces au dé ?

 

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2001.05

Les vrillés d'art

 

Quand le sourire édenté d’un vieillard croise le regard fatigué de sa dame,

Ce sont les plaisirs de se voir fripé qui évoquent les dents d’enfances,

Salies puis perdues par les ans passants, pourtant enjolivant les yeux d’aisance.

Et ce sont les silences complices qui ré expriment les labeurs de connivence,

Où la tâche n’était suée que par amour de petite œuvre, flamme.

 

C’est alors que les dieux  méditent, très calmes,

Sans plus s’occuper des mensonges médiatiques

Que pour la peine de savoir la douleur atavique

Et l’apitoiement évident pour ce qui se passe loin des tics

Résidus d’attitudes d’un couple qui partage encore ses rames.

 

N’allant pas toujours vers la même idée l’oubli alors trame

Des silences coupables comme le bruit fort dans le sommeil

Alors que chacun à su plusieurs fois chanter son éveil

Dans un quelconque souvenir commun oscillant sous le soleil

Mais les défis lancés pour qui pour quoi, à la nuit de l’océan lèvent les lames.

 

Et s’il ne surent d’où venait les distorsions de leurs âmes,

En un échange d’esprit emprunt d’une joie rieuse

Parfois s’étonnent de tant d’acharnement  pour une pieuse

Idée de ne pas s’être choisi mais acceptés d’expérience heureuse :

« Si je pars avant toi m’attendras, sinon je te plairai encore sans blâme. »

 

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1999.09

Manège à deux

 

Dans un parc d'attraction, familles étaient en fête.

Ballons et serpentins, musiques de guinguette.

Tout n'était que passion, pour qui allonge pépettes.

 

Les yeux hallucinés, deux enfants sans faire gaffe,

Avaient lâché l'amarre, plantant tout en carafe,

Et se laissant porter, plus bel aérographe.

 

A la vue d'un joli manège lors d'un détour

Ils s'étaient rencontrés dans leurs plus beaux atours

Pour une, rien qu'une nuit alors se dirent bonjour.

 

On les retrouva blancs, assis sages sur un banc,

Où ils s'étaient serrés, apeurés pour un temps,

Dans un parfum flottant : d'amour les mots savants

 

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1999.08

Maux d’une guerre hier

 

Naguère, on t’entendait, la Paix.

Na ! Guerre, on t’entend de là, pet.

 

L’esprit zen, adouci relent,

Laisse prise, haine, à douze ires l’an.

 

Hélas un pas tire la hache, la mort sème heurts,

Et la sympathie relâche, l’âme or se meurt.

 

L’ange boit sa lie de vin, erre, robe saine.

Langes, bois sales, hideux vin, air obscène.

 

En des draps paisibles deux cent amis, le sou frais, des chants te lançaient.

En des drapées cibles de sang, ah, mille souffrent et déchantent, lancés.

 

Les canons de bottes et d’armées retentissent.

Les canons de beauté d’art-mère tentent, hissent.

 

Les sangs sèchent, veto, d’yeux en tranquillité partie, et la guerre a dit que…

Laissant ses chevets tôt, Dieu entrant qui lit tes parties, élague, éradique.

 

La vie décline ici, hein, amour unique et

L’avis des cliniciens : « A mourru niqué »

 

Vie salée de guerrière,

Vice hâlé, deux guerres hier.

 

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1999.07

Même pas peur

 

Sincèrement,

 mon amour pour toi,

 je ne sais,

 ni de quoi il est fait,

 ni pourquoi il te plait.

 

 Mais je suis prêt à le détruire,

 quand tu me le diras,

 même si j’ai peur,

 dans ma force,

 de ce que cela fera.

 

Le croyant éternel,

 je pense à la fin du monde,

 et à celle de notre beauté cosmique,

 mais pour les régénérer,

 je n’ai pas peur de tout faire disparaître.

 

Car si tu me « manques »,

 alors il me manquera enfin,

 quelque chose,

 dans cet univers,

 qui me gratifie tant.

 

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2001.03

Mémo

 

Imagine les symboles de tes cartes

Saches que  les pierres savent les garder

Si en ton cœur tu peux graver

Ce qui ne veut pas s’effacer.

Cognition de l’univers étonné

De ce que l’on peut absorber

Sans que ressorte de réponse.

Ronces aux racines cachées

Fleurs au butin voletant

Quand les ailes s’écartent

Et reprennent leur envol

S’arrachant du sol

Vers la fin des temps.

 

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1999.10

Mes amis tiers

 

Par un chaud jour d'été, un lieu désaffecté

Servait de salle de fête, aux jeunes fous des planètes.

Ceux qui savent prendre part, joies du plus en plus tard,

Aux doux mais forts pétards, vaporisant tels phares

 

Les sens et sensations qui menaient à la secte…

Hein ? La sensation de nos dorées coiffes bêtes

Qui dansant sous néons, savent réagir et donc

Ruser la pâmoison, sous labyrinthe des conques.

 

Comment se touchèrent-ils, eux qui en s'oubliant

Se donnèrent l'un à l'autre, les souffles de leurs penchants,

N'espérant plus le bruit, qui les dépassait, faons,

Mais le sachant bien là, négligé cependant ?

 

Car en brûlant leurs liens et caquetant écrins

Se serraient alors ceints les langues et puis les reins,

Ne s'étant dits plus que, c'qui les rendait heureux,

Echanges déglingués de leurs poses endiablées.

 

Sentant ailleurs la nuit qu'ils repoussaient sans fuir

N'attendaient prochain jour que pour fermer les lourdes

Portes paupières d'amour, leurs cils en abat-jour.

 

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1994

Mort blanche

 

 

Sous l’apparente douleur, s’esquive la candide,

Afin que nulles rides, n’estompent sa douceur.

Un jour dame vieillesse, avançant sur les ponts,

Sans que l’on sache son nom, fera sonner nos messes.

 

Pour nous y préparer, son jade éclatant,

Dur blanc étincelant, nous invite à marcher,

Dissipant nos visions, d’une clarté encensée.

Elle nous prête ses clés, regarder l’horizon.

 

Doux voile préparant, pour toute la famille,

Ses myriades d’aiguilles, beaux atours voletants.

Et si des braises ardentes, il ne reste que ronces,

C’est pour languir l’annonce, de sa force couvant.

 

Car en un rien de temps, sa fougue jugulée,

Par une brise réchauffée, pourra prendre flambeau

Et insufflée, la vie, écrasera le monde

De rire et de rondes, cyclique hiver fini.

 

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1999.10

Ne clipe pas nette

 

 

Sous sa main parée à tout assaut, la souris,

son esprit concentré sur l'inerte en vie,

à la recherche du direct comme retranscrit,

se demandait parfois, où était son cerveau.

Car, il était facile d'entrer mais sortir tôt

sans retenir que l'on sut était aussi sot,

que de croire qu'à la nuit, la souris serait reine,

guidant la mémoire vers de belles idées pérennes,

dans une trame si complexe qu'on s'en rongerait mitaines.

 

Où était du surf la plus belle vague, sourde,

où le souffle était attelé, vieille étoupe,

et comment sortir du tourbillon, belle bourde,

Où traînés les optiques, n'étaient que de grosses loupes.

 

De par vivacité nos gestes dépassent tortue

qui de la tête au pied, maison parfois remue,

pour savoir ce que corps peut encore pouvoir dire,

sans toutefois trop par son esprit défaillir.

 

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2000.08

Par bébé part

 

 

Dans un ciel nuageux, j’avais vu un bébé.

Oh mon Dieu, moi que cette belle idée désempare,

Regardais la vie faire tomber mes remparts

Restant hypnotisé par la forme nimbée.

 

Pourtant connaissant de notre contrée l’abbé

Savais que du bonheur pouvait naître nectar

Et voulais le chanter si non faire, avatar,

Par les plaisirs du vivant sans cesse absorbé.

 

Cependant mon esprit se mit à tituber

Se remémorant vaguement l’idée Cathare

Qui n’est rien que de l’en soi vraiment se sépare

Et que toute faute a ses propres retombées.

 

De peur, de me voir alors, à moi, incomber

Une présence future vers qui rien ne nous prépare

Je préférai partir  me saouler tel fêtard

Pour oublier le noir brillant du scarabée.

 

Pour ne pas chuter, donc, décidais d’englober

Ce perfide poison dans l’extase des sept arts

Dévorant mon envie tels affamés guépards,

Plein de remords contradictoires du prohibé.

 

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2001.03

Peine perdue

 

L’énergie en colère veut fondre le verre

Enserrant le joyau du paraître

Pour que la pluie-peine puisse renaître

Et les cendres du feu s’envoler vers

Les cieux noirs, vides et silencieux

Qui gobent même les cris au Père

Et font tomber au sol l’esprit pierre

Que nul ne viendra ramasser

Brûlant comme la lave fâchée

Que rien ne vient apaiser

Sinon la fatalité d’exister

 

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2001.01

Pénalité

 

A tous ceux qui s’évertuent à briser leurs chaînes,

Quand d’autres sires semble-t-il ont le cœur brûlé

Par faute des premiers chercheurs de liberté.

Second bien engoncés dans leur vanité vaine.

 

L’esprit les maltraite aux soirs de grands tracas,

Ces doux frères de scène. Société trop à l’aise

Sans aucun souci les lèse de son poids balèze

Gardant pour seule ascèse, puritanisme bas.

 

Et si l’on ne sait pas ce qui se trame ici

C’est que le tabou, là, est un comportement

Secret loin dans le temps, interdit par les vents.

Demain comme d’antan, enfermant bien des vies.

 

Furent taxés de magie ceux qui en consommaient

Et sur eux, l’étau mis, notre Etat, tout sourire,

Arrive alors à vous dire : « évité, le pire »,

Quand certains de nos gars, comme sorciers sont faits.

 

On le trouve bien laid cet état des choses,

Terre dont on rêvait avec un certain art.

Celui d’essayer tard, de rire sans retard

De la vie, ses lézards ; étrange don, douce dose.

 

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1999.07

Penser à toi

 

Les mots ne sont pas les plus beaux, je sais.

Mais ils ont le pouvoir de citer.

Au même titre que la voix mais je ne peux pas crier.

Alors en moi s’amplifie la pensée

Jusqu’à éprouver mes sens, ébranlés

De te savoir quelque part, cette île inconnue

Source de vie que je voulais partager.

 

Feu qui brûle en mon corps à me consumer

Le tien enfermant plus de divinités

Que celles que les religions ont créées.

Béatitude et cible de mes pensées

Vers qui je crois dépasser de la vie la pérennité

Au plus proche du tendre et bel instant T.

 

Lassé d’attendre dans la sage immobilité

Je te veux pour l’éternité,

Puisque ce papier peut me succéder.

Et si l’amour y reste collé le destin est mal fait,

Puisque ces phrases vers toi décollent du plus beau

Et du plus pur que l’homme puisse porter.

 

Volée aux sources du ciel pour l’offrir à la terre,

Par le désert déshydratée et la mer humidifiée,

L’eau de ma vie faite encore un peu plus encre

Pour que le vaisseau de mes pas puisse te retrouver

Et le vent de mon souffle enfin te toucher,

Ma non nommée ma bien aimée, peut-être.

 

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1999.09

Petits infinis

 

Ils avaient atteint l'âge, où l'on s'en remet sage,

Aux bons dires des parents : "Maîtresse dira comment".

Déjà devant l'appel, un refrain interpelle,

Ritournelle de la vie, deux élus à la lie.

 

S'asseyant sans chercher, au même banc, sise dorée,

Eut dit fée Destiné : "N'avaient plus à faucher".

Du fil d'amour deux brins, d'un doux nœud s'étaient joints.

 

De leur stature les dieux, n'en croyant pas leurs yeux,

Délaissèrent leurs vils jeux, vu cet impudent feu,

Sans aucun son humain, Nature défiant divin.

 

Et oui messieurs sachez, qu'en étant libérés

Deux enfants d'amitié, brûlant Mort s'aimeraient.

 

Quant à savoir qui dit, seule notre Mère la Vie

Reine éternelle au ciel, chanta des étoiles belles,

Pour d'étranges tourments, que vivraient deux amants,

A rendre les archanges pages, et le mal vert de rage.

 

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1999.07

Pouce

(jeu pause, je pose)

 

L’amour en soi,

Un je ne sais quoi,

Que tout le monde A,

Plus fort que nos cinq sens,

Que le sixième qui se pointe quand je pense.

 

Si fort et fragile à la fois,

Que je prie ici pour une fois,

Afin que si un jour je le touche

Il n’explose pas sous mon pouce.

 

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1999.09

Prénoms Donc

 

Dans un beau square boisé, à la terre ravinée

Par les jeux enfantins et les dures pluies de juin,

Parents jambes croisées, progéniture veillaient.

Les oiseaux bien malins, s'en étaient allés loin

Car à l'heure du goûter, les cris montent tout dré

Et ces frêles gamins, leurs courses n'épargnent rien.

 

Deux petits là posés, fouillaient une cheminée,

De terre et de crottins, dont ils ne savaient rien.

Garçon et fille bien nés, ils voulaient s'amuser.

Ayant salis leurs mains, leurs yeux brillaient du bien :

Crados par amitié, l'autre n'était pas jouet,

Mais bel et bien voisin, prunelles à qui l'on tient.

 

Manège en aparté, se seraient embrassés

Mais rire suffisait bien, ne se connaissant point,

Et l'enfance a pour fait, d'être l'innocence née.

Soudain il plut un brin, parents plus chauds qu'un train

Eurent tôt fait d'attraper ces ch'timis qui riaient,

Se serrant fort pour rien, criant leur lendemain.

 

Car par une dure secousse, oubliés les prénoms,

Donnés tels plus beaux dons, graine d'être qui en terre pousse.

 

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1996

Préparation

 

 

Pour qu’à l’heure du départ je ne sois pas en retard,

Il faut que je me prépare, plonger, c’est tout un art.

 

Terre, tu me dépasses et puis tu es si basse

Q’ un jour je serai lasse, il faudra bien que je trépasse.

 

Pour laisser la place à d’autres qui en ce moment se vautrent,

Se moquent tant des apôtres, mes souhaits seront les vôtres.

 

Tout quitter sans regrets, sans amis sans bien, tout net

Car quand tout s’arrête, il ne faut pas faire la tête.

 

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1994

Ressentiments du passé

 

 

Remords de ce qui s’est passé

Regrets de ce qui ne l’a pas été

Regrets des événements passés

Remords de leurs souvenirs ressassés

 

Au présent l’absence sensée

Rapporte des idées insensées

Qui ne sont rien sans faits

Enchaînés à leur poussée

 

Alors avant de le regretter

Oublions le temps qui parfait

Car le filant tu oubliais

Que c’est lui qui vient de … filer

 

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2000.06

Sans fous saints seraient sur sottise

 

A force de folie feu prends fou

Montré à l’air fou enflammé fait feu follet en jeu sur l’échiquier brûlant

Sans roi ni reine sur le plateau, des braises de la partie sort la vie filante carbonisée

Et une nuit sans étoiles voit le jour, en combustion cette fois cachée

 

Forçant la folie à rentrer dans son trou

Sans la case blanche saine que la main tendue a perdue

 

Toutes trois ravalées par la bouche tordue qui s’est tue

Affolée par les saints du ciel chuchotant :

 

«  Foutue folie forçant notre venue

Farce est de dire tu es la bienvenue »

Rajoutant dégoûtés des nuages au ciel noirci

Pour que le fou confus oublie

Que c’est sa bouche émue qui à débouché les nues

Et son doigt ténu qui les montrant les a assainies

Leur assénant une table quadrillée

Où les pions gris forcément sont joués

 

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2001.04

Soliquiétude (Blue Berry Shoes)

 

Te perdre a rendu sacré ton oubli

De l’autre côté du monde fini

Saison autonome évanescente vie

Aux pas aveuglants de silence ami

L’abstraction est revenue

Car la chair a disparu

Reste le souci de l’envie

Etat instable d’immobile à marchant

Dans l’extase des effluves du vent

Des deux pieds un pas permis

La parèdre esseulée murmure

Un chant qui vient du futur.

 

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2000.10

Stratège gît

 

Une partie d’échec

Mais pas une défaite

Sans balise ni fait

Stratégies qui s’assèchent

Sans que s’essouffle la mèche

Combustion jusqu’à dèche

Bardée de discrètes bêches

L’ascension des marches

Où l’agitation fâche

Dans la cohue des têtes

Suivant oriflammes bêtes

Ou connu, sous le chêne.

 

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1999.07

Te donner

 

Je ne suis pas riche, oh… ça non,

Donc compte bien m’offrir

Et s’il faut se vendre

Je trouverai mes apparats :

Tu verras,  ils seront plus beaux qu’une maison,

Un camion ou une robe de vison.

Car homme ou femme peu importe,

La beauté c’est l’humanité

Et avant d’acheter par pelletée,

Des hommes et des femmes d’une société,

Il faut savoir leur sourire, sans étinceler.

Trouver de la parole le bon ton,

Frapper doucement à toutes les portes,

Danser car le monde tourne en rond.

Chanter la terre et les saisons,

Louer la vie du sage au rat,

Et surtout savoir s’éprendre

Même, de ce qui ne fait pas rire…

Brûlantes passions et leurs sœurs, frustrations.

 

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1999.09

Temps peste, c’est Net

 

D’antan tenu par la bride

Pur-sang ici tel un bolide

Transmutant l’homme en hybride

Et le miroitant étang en vide aride

Le temps ne fait plus une ride

Tant la vie est devenue rigide

 

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1999.10

Temps pis

 

Ces enfants là savaient le langage des vents

Avant même que papa ne féconde maman.

Grands elfes, petites fées, avaient choisi familles

Pour qu'au long du chemin, ils puissent se rencontrer ,

Que leurs petites mains sachent toujours se trouver.

Mais les grandes personnes, criant couvraient les trilles

Des anges faits oiseaux, au chant doux et savant

Et la destiné se mordait doigts à pleines dents.

Tant et si bien qu'au J., moment d'union future

Le plus grand chêne des Ents se retrouva sciure.

Le garçon, bien puni, pour une histoire de billes

Dont espérons un jour, l'intrigue sera dénouée,

N'eut pas droit de sortie, la fille ne vit jamais,

Elle qui s'embêta bien, les yeux pleins d'escarbilles.

Les fées, si dégoûtées, mangèrent l'amanite pure

Se jurant qu'aux humains, codes seraient cailloux durs.

 

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2000.04

Torve

 

De cristal à plomb

De rose à chiendent

D’être à bête

Je vais et reviens

Cherchant les pièces absentes

Pour l’équilibre tangent

Centre extra des extrêmes plats

Où rires et larmes

Ont même sentiment.

 

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2000.02

Triste, qu'elle.

 

 

Si tu penses à la mort pense à la Terre

Car quand tu désespères c'est le soleil qui perd

En effet c'est à lui de la tuer, la Terre

Après avoir tant fait pour nous, si fiers

Mais c'est dans longtemps, très longtemps

Ton être sera déjà dans le vent

Qui du futur à d'antan ne connaît pas le présent

Qui d'antan à tantôt sait souffler ses présents

Don qu'il fait à tous doucement, érodant,

Secouant les plantes, soulevant la poussière,

Coiffant les êtres les effleurant d'air

En s'élevant de la terre Sphère

Lui magnifiant son univers.

 

Quand nos feux se seront éteints

Le vent, de leur chaleur sera plein,

Et le soleil s'amusera serein,

A regarder les éclairs, clins,

Pour que la Nature sache notre déclin

 

Et rallume en sa mémoire

Nos plus vifs au revoir

La vie ayant pris pouvoir

De se rappeler à son savoir

Le néant chaotique de la mort noire

 

Aussi profonde qu'un lac abyssal

Abreuvée de rivières pâles

Eaux du plus beau son vocal

Celui qui par Terre l'homme recale.

 

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2000.05

Vous voit, verrez vous ?

 

Si je tue nous tu noueras je

Et restera vous sans toi

Moi seul pensant à qui

 

Multitude sans nombre

Solitude des ombres

 

Communauté sans elle tarie

Mâle mal acquis, sous-bois

Où le chemin n’est pas large

 

Et les traces de pas révélatrices

D’une différence non factice

 

Si tu tues nous je nouerai tu

Et restera moi sans toit

Avec un vous sans jeu en collier

 

Glissant dans la boue lisse

De cette lisière séparatrice

 

Solitaires aux pions éloignés

Partie débutée qui ne finira pas

Repoussant le je à perte de vue

 

Multitude sans nombre

Solitude des ombres

 

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Art piste

 

Tintent les cordes pin-cées sous les doigts souples,

Attirées, tentées de rassembler le couple,

Mains qui de chaque cô-té survolent la trame

Du scénario mélo-dique dieu des drames.

Chaque vibration mourrant en silence

Après avoir vaqué pour l’écoute, science,

Ebahie des fari-boles babillées, gestes.

Intuition dirigée, improvisé inceste,

Du musicien qui ca-dence sans essor son corps

Oublieux de savoir qui des deux fait l’effort.

 

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Avance

 

Salut gaillard d’avant !

Que te soient propices les vents,

Inepties des mots en bouches

Et tous les gestes louches.

Qu’ils te poussent vers ton but

Sans te voler la barre

Et que brille le phare

Balise en mer brute .

A quai les arthropodes

Ont bien reçu les codes

Inexistant télépode

Marchandise d’exode.

 

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Terme inné

 

Souvent restée à la maison, femme au foyer

L’ensoleiller la vie durant lui incombait.

Mais par l’envie de la présence de son aimé

Jamais aux tâches ménagères n’avait manquée.

 

Lui, soucieux de leur confort allait travailler,

Mais toujours en son cœur rayonnait sa fée,

Même si au soir venu, de labeur fatigués,

Peu de choses racontées égayait leur soirées.

 

Cependant quand vint l’âge où le corps est lassé

Et où les vieux sont en droit de se reposer,

Découvrirent étonnés la patience des années

Qui dans sa gentillesse les avait rassemblés.

 

Malgré les différences de leur savoirs passés

Pour l’autre trouvaient les gestes de perfection née,

Les phrases malicieuses qui savent tout apaiser

Et les regards vides où vérité sait parler.

 

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Hic et Nunc

 

 

 

Je balance entre l’enfance et la vieillesse, entre l’innocence et la sagesse.

Si je faute souvent ne le veux mais toujours m’en veux.

Si j’excelle rarement le sait mais jamais ne l’admet.

Un jour viendra où je serai moi, sans avoir à tendre les bras.

J’emprunterai alors ton pas, les miens moins gauches.

Mais en ce jour lointain te voir sera vain et je me perdrai en chemin car tu seras loin.

Et si je trébuche c’est qu’à ce jour s’évaporent tes atours à mes yeux

pour qui ne reste qu’une pâle pureté malgré ton éclat, s’éloignant dans le vent.

Sort de brume du regard brouillé de la guérison que le corps rend à l’âme en malaise devant la beauté de l’envol d’un oiseau sur la falaise.

 

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Question Graves

 

Mon Dieu ! Qu’as-tu fais ?

Des biens faits… tant mieux !

Comment as-tu fais ?

_ Les fées et les ans…

 

Dis moi qu’est cela ?

Quel fatras, tant pis !

Pourquoi l’as-tu fais ?

_Au fait ! C’était toi…

 

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Grâce garce

 

Tu ne nous montres ni fleurs ni fruits,

Comment croire que tu es jolie

Avant que nous t’ayons sentie ?

 

Est-ce alors d’une odeur trompeuse

Que tu amènes des idées pieuses

Avant de mourir , malheureuse ?

 

Ou est-ce que ton cycle est si fort

Que tu caches des années d’effort

Avant de connaître notre corps,

                ne voulant être corps,

           beauté cachetée, trésor ?

 

Interdite de circulation,

Ne te manques que la discrétion

Arrivée à destination

 

Et pourtant fille d’epsilon        e 

De la nature qui a le trône ?

Quand de l’alpha à l’oméga     a  W

Tu ne mues pas tant à bêtas      m  b

   n’emmurant pas Bouddha

        nous le rendant, putois.

 

Car à trop bien le ressentir

C’est avec toi qu’on veut partir

Fous de tes gammes, ah ! Tout sourires…    g

 

Oubliant que tu mets à nu       h

Des secrets qui ne se cachent plus

Et qui sont là sans être sus.

 

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Labyrinthe

 

Le présent parfois se veut don mais s’échange

Musique étrange du pépiement des mésanges

L’être qui se prête à ce jeu souvent s’empêtre

Vaquant mi perdu dans les méandres des pertes.

 

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Part donc !

 

A quoi sert d’adresser une prière fervente

A des blessés qui ne veulent plus pardonner

Mais seulement gommer la trace du passé

Expérience des plus dangereuses pentes.

 

Pourquoi les mots quand les non dits ont tout pris

Passer son temps à réparer en silence

Ce que les ragots font avec trop d’aisance

Mal au dos et repentir plein de soucis.

 

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Trouvaille

 

Je voulais sur cette terre quelque chose à chercher.

T’ayant trouvé(e) je croyais devoir te garder,

Chaleureuse, vivante lumière d’été,

Visage aux rayons d’ors qui a blessé mon cœur.

 

Abaissant mon regard vers ce flot, médusé,

A la source blessure qui chaque jour renaît,

T’en savoir la cause, par les éons malmené,

Pérennité de ma vie j’apprends sans erreur.

 

Conservant la capacité de m’étonner,

Le loisir de penser à l’univers aimé,

Son sens et le mien dans l’infini entraînés

Restent ma recherche de vérité, ma lueur.

 

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Calme curatif

 

Dans l’aisance du rire est décédé mon sourire

Que je portais chaque jour à ton évocation.

Reste en moi la peine après t’avoir fait souffrir

D’en rechercher, trouver et détruire les raisons.

 

Chacun porte en lui sa part d’imagination

Qui trop souvent pour l’autre n’est qu’élucubration.

Si réflexion revient après le délire

Alors conversation permet de guérir.

 

La surface de l’étang par le caillou ridée

Après un moment permet du miroir l’idée.

La clarté assombrie par la vase soulevée

Pour revenir à elle met parfois des années.

 

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Fissure

 

Sous les détails, la faille,

Sous la faille, des détails

 

J’en défaille d’attente

Tente, pose une patente

 

Je patiente et mon instinct

Feinte, déteint, puis s’éteint

 

Sans étreindre la certitude

Que mes études des turpitudes

Rapprochent prudes les belles solitudes.

 

Mais rude à débiter sans stopper

La vérité d’être mal armé,

Pour se parfaire en l’être aimé.

 

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Preuve par 5

 

L'être domine, orgueilleux comme un Dieu

Ses suivants, trop fiers eux, se rebrûlent.

A moins que, pleins de pitié, regard baissé

Ils ne prônent, condescendance et chants

Devant la compassion, qui peut-on?

 

 

- Serviabilité

- Générosité

- Disponibilité

 

D' où leurres...du quanta toi... (je me Planck....)

 

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Sol tanné

 

Quand nous viendra la solde?

Nous qui sommes à la solde, de tous.

Protégeant notre paix sous dard

S'aimant, c'est retord, si tard

 

Quand le pourquoi se tord

Sous la nuit de l'enfant qui dort,

S'agite au réveil et repousse

Au marché, ce qui se solde

 

Et la marche de solitude

Vous donnera un pas rude

Aussi absurde que le trébuchet

Qui ne tombe que s'il est brûlé.

 

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