1999.09
|
2
L pour un oiseau
Le temps passe sur les hommes,
les ride jusqu’à ce qu’ils trépassent.
L’amour insuffle aux hommes, une
force vive qui parfois les dépasse.
Devant leur Amour éternel, les
amis sentinelles veillent,
Pour qu’Il reste aussi pur que
l’orbe originel.
Si aux jours de grand tracas
leurs pas se séparent,
Que ce soit pour faire le point
avant la tombée du soir.
Païen je prie pourtant pour que
leurs colères
Soient toujours entendues de
leurs dieux fiers.
Depuis longtemps déjà la Nature
frissonne de les voir ici ;
Les êtres chers de nos contes
sont embusqués à l’orée jolie.
Elles sont rares ces rencontres
étranges mes fleurs ;
Où l’on reconnaît que l’homme
lui-même est créateur.
Et lorsqu’en immense jarre de
vin le soleil se couchera,
Les instants heureux formeront
clés et cadenas.
Afin qu’à loisir nous puissions
nous souvenir
De ce qu’il y aurait lieu de
refaire, et revenir.
sommaire
|
1995
|
A d’autres
Le choix de poursuivre
Le labeur entamé,
L’œuvre délaissée,
Parachever le livre,
De celui qui s’en va.
Ne reste parmi nous
Qu’un bien factice flou
Qui n’est ni d’ici, ni là.
Mais les plus solitaires,
Retournent au chemin,
Où plus que loi, rien,
Ne rappelle la terre.
sommaire
|
1993
|
Ame Amour
A l’âme, sans mal, sans sel,
Qui rend les sens pèle mêle
Tel des vagues jetées sur la
peau
Tel des embruns sur le grain du
dos.
Feu dans les yeux, étincelle du
rire,
Lèvres closes, regard sans point
de mire.
Inexactitude des sentiments,
Liberté, cage dorée, simplement.
Fusion des corps en une joie,
Esprit libéré, bien en soi.
Vibration des frondaisons,
Couleurs du temps, des saisons.
Perte totale de toute raison,
Parole labile, facile oraison.
Beau mensonge futuriste,
Amant d’une rupture triste.
sommaire
|
2000.08
|
Au beau par leurs
Labyrinthe de vos pensées,
A ce point délicieux,
Que parole menant aux cieux
Il faut suivre, pauvres
insensés,
Les images de vos mots
Avant qu’elles disparaissent
Si l’écoute se fait paresse,
Tous bullant sous nos chapeaux.
Vite, tapons du pied au sol,
En rythme sur leur musique,
Afin que la terre ne risque
D’oublier qu’eux seuls
s’envolent
Et nous garde bien ici
De rester tous ébahis
Lorsque silence établi,
Rire du ciel frappera d’oubli.
sommaire
|
1995
|
Aux
morts l’amour suffit
A
toi petite fille, qu’un jour la peine brisa,
Car
nul ne s’attend, qu’en soi l’amour nous quitte.
En
un instant, mémoire de ta famille aux cieux,
N’entendis
plus les trilles, l’au-delà restant là.
En
toi comme un septembre, ton cœur battit si vite,
Que
dorénavant poire, tu crois en un curieux.
Oui
ton regard aimera, sans y plonger vraiment,
Respectueux
des tristes, fort sage mais si fragile,
Dieu
personnel tes vœux, qui par toi attendra.
Et
sourire blanc d’éclat, un printemps renaissant
Feu
profond arriviste, d’une campagne sans villes,
Fondations
vers le mieux, tendrement érigera.
Deux
mains se resserrant, pourront défaire le nœud,
Supplice
qui parfois vrille, ta foi en ton espoir.
Crier
il suffira, à l’amant enlacé,
Que
peine portée au vent, connu Éole si vieux,
En
zéphire grains de mils, ces larmes pose au terroir.
Alors
pluie en fracas, nourrira volonté.
sommaire
|
2000.12
|
Bien
mal léché
Si
l’on préfère à l’ours, l’image de l’ourson,
Ce
n’est non pas parce que petit est plus joli
Mais
que sa force, acier trempé de douceur
Se
cache en lui, poilu de tendresse vêtu.
Et
s’il abat sa patte sur votre épaule nue
C’est
pour vous marquer de sa griffe ‘tout est bonheur »
Quand
son être affamé, malhabile de l’envie
D’aimer,
trouve pataud, la démarche du nourrisson.
Le
bourdon des abeilles, à ses oreilles velues
Lui
fait voir mirages, quand il chasse la fleur
Et
marmonner d’étranges histoires, sans souci
Devenues
depuis certains mythes en nos maisons.
Si
jamais il monte à l’arbre, c’est que sa vision
Demande
large audience aux gens de dessous lui
Qui
aiment à reconnaître les élans de leur cœur
Quand
ils émanent d’une caboche aussi têtue.
sommaire
|
1999.04
|
Boc’s
L’amour propre c’est roots,
comme le feu sous la peau.
Les compagnons de route, aussi,
luisants de vie.
Mais pour sûr le plus chaud, les
amis de happeaux,
Qui mêlent leurs esprits, lors
de saines confréries.
Balèzes hommes au front haut,
sages femmes au doux dos,
Bonzes quel que soit leur sexe,
quand l’esprit les annexe.
Occasions de rencontres,
pourfendeurs des monstres,
Que l’espace temps démontre,
être des meilleurs pâtres.
Feux de joies attirant, les
sèves vers leur apex,
Comme coule la vive eau, triple
et unique flambeau.
sommaire
|
2001.03
|
Ça
fée, mâle.
Echo-système
On
te malmène.
Où
mène tu
Jamais
déçu ?
Subsistance,
Notre
pitance.
Déchets
en chaîne
De
vies malsaines
Refusant
mort
Sans
plus d’effort
Que
de tuer
Le
presque parfait.
sommaire
|
2000.11
|
ça mène où ? (Samain, ouh !)
Un saint se lamente
doucement
Pour son serin parti dans le
vent.
Bougeant sa tête calée dans ses mains, lentement,
Gémissant sous l’apparat des
climats du temps,
Il oublie les douces trilles
entendues avant,
D’où il avait su tirer des mots
de savant.
Puis sans savoir où ses pieds le
mènent,
Il s’est levé et ses semelles
traînent.
Quelques feuilles
d’automne l’assistent, si pérennes,
Séchant ses yeux rougis par les
sels de sa peine.
Lui que la honte d’avoir aimé, l’esprit malmène,
Son âme ayant aimé la Vie plus
que l’Amen.
Dehors sous le vent froid une
enclume
Monte en son corps gelé, vilain
rhume.
Sa bouche gercée crache
des cristaux dans la brume,
Résidus de son souffle de
pensée qui fume.
Il ne rentra jamais, suivant
certaines plumes
Que ses anges perdaient
pour qu’enfin nul ne l’hume.
sommaire
|
1998
|
Ca va ou bien?
On porte mal ses illusions
Quand on se porte bien.
Qu’attendre d’elles sinon
Qu’elles nous servent de frein ?
Sans se lasser ni ressasser,
S’asséner ce roc sans craindre :
Passé qui ne doit plus peiner
Mais permettre de dépeindre
Demain ce qui fera saigner.
sommaire
|
1999.12
|
Chauffe
Ils étaient tous assis, devant
leurs percussions
Au centre le feu des cœurs, et
des mémoires d’hier
La cloche et son son ti,
conservant la passion
De jouer sans erreurs, sinon de
rester fière
De faire tant de bruit, belle
communication,
Pour les frères et les sœurs,
les alcools et les verres.
Chauffés par un fola, jouant de tout son corps
Donnaient toute leur sueur, pour
leur musique en vie
Restait à comprendre Jah, soleil
au centre d’or
Effaçant tous les pleurs,
couleurs après la pluie
Et de se jouer là, de la loi du
plus fort
Oubliant ses frayeurs et gommant
son ennui
sommaire
|
1999.10
|
Encens
Pour écouter
cette histoire il faut être prêt
A croire que vérité n'est que ce
que l'on ose,
A pouvoir toutefois aussi poser
défenses
Pour laisser faire les esprits
qui eux recréent.
Cette enfant sans se parfumer de
rouges roses,
Sentait pourtant des fleurs les
plus subtiles essences.
Lui par un doux don dont on ne
savait le secret,
Sans vers ni mentor parlait en
de belles proses.
On dit que par leurs vies parées
d'innocence,
Ils avaient compris les plus
difficiles décrets
Et que des antidotes savaient
exactes doses
Pour que les âmes perdues ne
soient plus en errance.
Quand ils se promènent les
sources taries sourdraient
Si des déserts n'avaient respect
par décence ;
Eux qui de dame nature
respectent les poses,
Cherchant en chaque instant ce
qui peut être parfait.
Mais leur vie n'est en fait
qu'une subtile fragrance
Dont moi-même je ne connais
l'apothéose.
sommaire
|
1999.09
|
Enfants
en flammes
Etait venu le jour, où nul aux
alentours
N'allait mettre verrou, ni jouer
au plus fou ;
Les vacances étaient là, doux
soleil de leur joie.
Sans que nul ne le lise,
remettant à la bise,
Tendres sucres, Artefacts,
jamais ne mentant pactes,
Où sans tant de paroles,
retrouvaient les vrais rôles.
Mais l'été fini, brûlés, avant
l'heure de volonté,
Les familles en rentrée, des fers leurs mirent aux pieds.
Enfants des pures oboles à
l'amour un peu drôle,
Poussés par de pieux actes, ne
laissant que vieux tracts ;
Qu'un sourire leur suffise, les
pieds dans la boue grise,
S'annonçait le delta, vaincue
presqu'île, déjà,
Repoussant la vie sous la
mémoire et ses flous,
Enterrant
leur amour, graine de fleur dans un four.
sommaire
|
1999.12
|
Et
que dire, introduction.
On
s’est souvent parlé sans trop se dire en mots
Ecrits
sur le papier pour en « mots doux » dire trop.
Quand
ces bribes se caleront comme filtres que nous cachons,
La
respiration d’un joint, taf par taf qui lettre à lettre,
Rappelant
chaleur de juin, vaut bien une câline douchette.
Celle
sous laquelle le corps fume, refusant le coup d’enclume
Mais
pas à pas érigeant, l’homme la femme et le géant.
Qu’on
s’en passe où qu’on s’oppose, restera l’art de la prose
Celle
du : « J’ai pas bien compris, sans les dessins de tes mains
Tout
ce que tu avais dit et qu’j’suis contre y comprendre rien… »
Alors
en passant on souffle, on ré expose ses douces moufles
Et
communication, de son droit reprend les pions,
Un
peu de tactique, d’humour espiègle des bons
La
stratégie unique, de convaincre, bien nous faisons.
sommaire
|
1999.08
|
Foutur
Une
roulotte bancale dans le creux d’un chemin,
Pleine
de toiles et d’odeurs jasmines,
Sans
plus de porte que ses fenêtres cassées
Rappelle
aux passants les pénibles arrêts.
Et
sous les cieux qui crient famine
Le
bois qui s’entrouvre sans un rondin,
Ne
se rappelle plus rien de son climat.
Car
ses habitants sont partis un soir
Et
depuis ce jour plus un son
De
son souffle n’invoque la frondaison.
Sans
retard les feuilles comprenant l’histoire,
Ont
frémis sur le socle de leur ébats.
Les
dernières fleurs ont souri dans la prairie
Exhalant
leurs timides senteurs
Qui
pouvaient nous pousser au plaisir,
Pauvres
hères qui sans tout saisir,
N’y
voyions aucune erreur,
Alors
que les trois temps, étaient finis.
Graine,
plante et pollen,
Passé
présent qui dit Amen,
Flot
tendre et jouvenceau
Au
futur parti tôt.
sommaire
|
2001.05
|
Frustré(e),
rustre
A
trop vouloir vous dire, on cache moins le pire
Et
ses pensées secrètes, idées derrière la tête.
Se
fige alors le corps, et l’esprit lache l’effort
D’amener
les beaux gestes avant le baiser fête.
Demain
n’est pas le même, la soirée tarde, blême,
Repoussant
l’au revoir dormons ensemble ce soir.
Préférée
au regard la bouche et cette langue phare,
Qu’on
voudrait respirer dans un silence ouaté.
Ici
pourtant le choix n’est plus ce qu’on s’octroie
Donc
la cible étant là, les flèches ne manqueront pas.
Mais
la tension chaque fois risque de briser le bois.
Et
tremblant sous l’effort la peine de vouloir corps,
En
en riant encore veut te serrer très fort.
sommaire
|
1999.04
|
Homme Nature.
L’amour
sans Capitales
Ni
lettres capitales
Comme
un bateau sans vagues
Regarde
nos désirs vagues
S’en
aller au loin teint
Reflet
de nos chemins.
Encore
sous huis des coudes
Les
ailes des oreilles sourdes,
Dans
la blessure de leur froissement ;
Quand
les mots leur mentent
Et
que le coffre souffre
Dans
son grincement d’esbroufe.
A
sol ! Soleil perce nuage
Par
l’éclair et rase sage
L’épiderme
de nos faces,
Crasses
toutes prélasses,
De
la brûlure envie
Qui
n’eut plus repris vie.
L’araignée
est bien aise
Que
tu perdes tes ailes,
Mais
par ses yeux de braise
Ne
te piques au sang, bel
Homme
qui sans perdre son temps
Nous
convoque en son Pan.
De
souffle pensant chant
Les
penchants de ce dieu
Effleurent
en tous lieux
Les
fleurs de nos adieux.
Terrasse,
dragon sauvage
Les
pleurs de toutes rages
sommaire
|
1999.04
|
Ici,
ouais (ou – et) là.
Si
je ne t’aime plus, je n’aurais su
garder
Ce
doux feu bienvenu, qui m’aura consumé,
Car
à la flamme présente, c’est d’une chaleur inouïe
Que
ta présence aimante, à jamais me nourrit.
Seront-ce
alors mes cendres, que tu ranimeras
Quand
écoutant Cassandre, vérité comprendra ?
Les
doutes catalyseurs, fondent la certitude,
Reviennent
et rongent mon cœur, malgré la plénitude.
Si
un instant de plus, je ne sais regarder
Cet
équilibre nu, fragile nouveau-né,
Plusieurs
forces écrasantes, m’arracheront d’ici.
La
plus belle des amantes, manquera à ma vie.
Serait-ce
de ne se prendre, qui nous rassasiera
Pour
rendre ce mal tendre, le cachant sous nos draps ?
Les
étoiles ont une sœur, qui malgré les coups rudes
Sait
faire briller bonheur, autant que servitude.
Enfin
l’amour est su, mais ne veux le dompter
Car
il dépasse les nues, et risque de se briser.
Mais
comme un lac décante, trouvant son fond sali,
Je
ne veux pas la pente d’un accord infini.
Serait-ce
à pierre fendre, que ce froid m’habitera
Quand
d’autres savent se pendre, malgré une bague au doigt ?
La
lune et ses lueurs, calment ces turpitudes,
Savent
m’enlever ma peur, soleil des habitudes.
sommaire
|
2000.05
|
Joute
Sous un soleil de plomb, en une terre inconnue
Des paisibles mortels, qu’en rêve peu ont su
voir,
S’affrontaient chevaliers dans la rage des
bons
Pour le plaisir des Nues demandant sang et sel
En échange d’espoir et d’amour oublié :
Le retour de ce son primordial et si nu
Qu’il faisait les fleurs belles à l’écoute le
soir
Du corps des destriers, de l’écorce des
troncs,
De la magie venue du bruissement des ailes
Des
fées tout en devoir de panser les blessés.
Ce lieu voulait au fond, que courage soit dru
Et sincérité telle, qu’elle engendrait
pouvoir.
Le mal alors plié se détruisait sans rond
Sur la surface émue d’un étang bien réel
En cette terre où seule loi, était que rêve
soit vrai.
sommaire
|
1998
|
Kawa, kawa…
A l’éveil empâté demandez café sucré,
Au lever qui fait du tord demandez café fort,
A l’alcool qui rouille le fer demandez café
amer (ou DS22),
A l’acte amoureux fou demandez café doux.
Sur ta barque fait gaffe au café,
Il cale ta gaffe mais faut pousser.
Sur ta barque fait gaffe au café,
Le vent il fait souffler mais faut barrer.
Sur ta barque fait gaffe au café,
Il booste le corps mais grille les idées.
Sous ta barque ressac et marée,
Fin du jour, nuit, tout recommencer.
sommaire
|
1993
|
La belle vie
Quand vint l’incarcération
Plus rien ne me fit passion
Ce fut donc l’installation
D’une douce déraison
Où se posait l’inaction
L’arrêt de toute diction
Devenir tel un pion
Dans une grande maison
Où les fous étaient dit-on
Heureux de leur prison
sommaire
|
2000.10
|
La cour derrière
Petits
souvenirs du passé vers l’avenir.
C’est
rue du Cabernet, la joie en point de mire
Qu’il
fallait tourner sec, après le téléphone
Et
passer le portail, frontière du nouveau monde
Avec
ses habitants, accueillant à la ronde
Les
plus ou moins connus, sans que trompette ne sonne.
Des
parents les secrets, souvent s’y distillaient.
Que
les petits alors, parfois reproduisaient :
Cabanes
dans les bois, nouvelle utilité
Pour
le stock de chauffage, labyrinthe sauvage
Où,
en réalité, nous faisions guerre des sages
Conseils
bien entendus, mais trop mal écoutés.
Ainsi
quand à cuisine, c’est l’heure de l’apéro
Derrière
parle la poudre, grande théorie des sots,
Car
ce grand univers éveillait nos questions,
Parfois
en vocations, futurs artificiers…
Et
même si sur la lune, on n'est jamais allé
Au
14 juillet, la pratique a ses pions.
Vous
dirais-je qu’alors, devant le photographe
Nous
sourions de dents blanches, toute ruse en paraphe,
Portant
bien haut des armes leur inutilité
Pour
le monde des adultes à la mémoire paisible.
Mais
qu’en nos têtes savantes, radars, distances de cible
Souvent
se disputaient, Jules Verne ayant dit vrai.
N’oublions
pas tout’fois, qu’à des fins de mémoire
Certains
des doux détails sont partis à la foire
Des
jeunes qui ça et là, reprennent le flambeau.
A
faire parler l’espoir on sait cacher les clés
Qu’on
a discrètement, seulement emprunté
Ne
laissant qu’un témoin, le clou vide du tableau.
sommaire
|
1994
|
La
haine jugée
Les
pleurs aux yeux pourtant chauffés,
Ne
sachant plus comment s’exprimer
Je
m’escrimais dans mon intérieur,
A
les cracher loin, ailleurs.
La
haine est un extrême bienfait,
Qui
de toute joie nous défait.
Elle
sort de la bouche comme la lave,
Ou
dans le cerveau elle s’enclave.
Ce
torrent une fois séché
Ne
peut plus alors que s’arrêter,
Mais
les bouillons de la cave, eux,
Ne
se retiennent que par les yeux.
Cherche
donc, oh ami,
Où
est le pis dans la vie.
Si
tu ne trouves pas,
Ne
te retourne pas.
Va
et voit les autres,
Les
p’tis et grands apôtres
Qui
t’ouvriront leur porte
Si
leur recherche est forte.
Laissons
nous aller,
Tout
n’est qu’avancée
Même
les pensées retours
Qui
font bien des détours.
sommaire
|
1999.07
|
Les dés sont pipés
1
terre, 2 terres, 3 terres, 4 terres, 5 terres, 6 terres
Une
belle idée pour la mienne mais les autres ne veulent pas.
Alors
plus rien car à 6, qui veut ne peut seul.
Dommage
pour ma terre, on allait partir les voir, toutes.
Mais
pour les grignoter, comme la notre…
Alors
on tourne en rond, à jamais, comme les autres.
Elles
savent mieux que cette idée ; Nous depuis longtemps on s’est trompé.
Peu
nombreux les redresseurs de barre, quand le vaisseau sans carburant fait 40
000 km de côté.
C’était
la ronde de ma terre.
1
idée, 2 idées, 3 idées, 4 idées, 5 idées, 6 idées,
Mais
combien de faces au dé ?
sommaire
|
2001.05
|
Les vrillés d'art
Quand
le sourire édenté d’un vieillard croise le regard fatigué de sa dame,
Ce
sont les plaisirs de se voir fripé qui évoquent les dents d’enfances,
Salies
puis perdues par les ans passants, pourtant enjolivant les yeux d’aisance.
Et
ce sont les silences complices qui ré expriment les labeurs de connivence,
Où
la tâche n’était suée que par amour de petite œuvre, flamme.
C’est
alors que les dieux méditent, très
calmes,
Sans
plus s’occuper des mensonges médiatiques
Que
pour la peine de savoir la douleur atavique
Et
l’apitoiement évident pour ce qui se passe loin des tics
Résidus
d’attitudes d’un couple qui partage encore ses rames.
N’allant
pas toujours vers la même idée l’oubli alors trame
Des
silences coupables comme le bruit fort dans le sommeil
Alors
que chacun à su plusieurs fois chanter son éveil
Dans
un quelconque souvenir commun oscillant sous le soleil
Mais
les défis lancés pour qui pour quoi, à la nuit de l’océan lèvent les lames.
Et
s’il ne surent d’où venait les distorsions de leurs âmes,
En
un échange d’esprit emprunt d’une joie rieuse
Parfois
s’étonnent de tant d’acharnement pour
une pieuse
Idée
de ne pas s’être choisi mais acceptés d’expérience heureuse :
« Si
je pars avant toi m’attendras, sinon je te plairai encore sans blâme. »
sommaire
|
1999.09
|
Manège à deux
Dans
un parc d'attraction, familles étaient en fête.
Ballons
et serpentins, musiques de guinguette.
Tout
n'était que passion, pour qui allonge pépettes.
Les
yeux hallucinés, deux enfants sans faire gaffe,
Avaient
lâché l'amarre, plantant tout en carafe,
Et
se laissant porter, plus bel aérographe.
A
la vue d'un joli manège lors d'un détour
Ils
s'étaient rencontrés dans leurs plus beaux atours
Pour
une, rien qu'une nuit alors se dirent bonjour.
On
les retrouva blancs, assis sages sur un banc,
Où
ils s'étaient serrés, apeurés pour un temps,
Dans un parfum flottant : d'amour les mots savants
sommaire
|
1999.08
|
Maux d’une guerre hier
Naguère,
on t’entendait, la Paix.
Na !
Guerre, on t’entend de là, pet.
L’esprit
zen, adouci relent,
Laisse
prise, haine, à douze ires l’an.
Hélas
un pas tire la hache, la mort sème heurts,
Et
la sympathie relâche, l’âme or se meurt.
L’ange
boit sa lie de vin, erre, robe saine.
Langes,
bois sales, hideux vin, air obscène.
En
des draps paisibles deux cent amis, le sou frais, des chants te lançaient.
En
des drapées cibles de sang, ah, mille souffrent et déchantent, lancés.
Les
canons de bottes et d’armées retentissent.
Les
canons de beauté d’art-mère tentent, hissent.
Les
sangs sèchent, veto, d’yeux en tranquillité partie, et la guerre a dit que…
Laissant
ses chevets tôt, Dieu entrant qui lit tes parties, élague, éradique.
La
vie décline ici, hein, amour unique et
L’avis
des cliniciens : « A mourru niqué »
Vie
salée de guerrière,
Vice
hâlé, deux guerres hier.
sommaire
|
1999.07
|
Même pas peur
Sincèrement,
mon amour pour
toi,
je ne sais,
ni de quoi il est
fait,
ni pourquoi il te
plait.
Mais je suis prêt
à le détruire,
quand tu me le
diras,
même si j’ai
peur,
dans ma force,
de ce que cela
fera.
Le
croyant éternel,
je pense à la fin du monde,
et à celle de notre beauté cosmique,
mais pour les régénérer,
je n’ai pas peur de tout faire disparaître.
Car
si tu me « manques »,
alors il me manquera enfin,
quelque chose,
dans cet univers,
qui me
gratifie tant.
sommaire
|
2001.03
|
Mémo
Imagine
les symboles de tes cartes
Saches
que les pierres savent les garder
Si
en ton cœur tu peux graver
Ce
qui ne veut pas s’effacer.
Cognition
de l’univers étonné
De
ce que l’on peut absorber
Sans
que ressorte de réponse.
Ronces
aux racines cachées
Fleurs
au butin voletant
Quand
les ailes s’écartent
Et
reprennent leur envol
S’arrachant
du sol
Vers
la fin des temps.
sommaire
|
1999.10
|
Mes amis tiers
Par un chaud jour d'été, un lieu désaffecté
Servait
de salle de fête, aux jeunes fous des planètes.
Ceux
qui savent prendre part, joies du plus en plus tard,
Aux
doux mais forts pétards, vaporisant tels phares
Les
sens et sensations qui menaient à la secte…
Hein
? La sensation de nos dorées coiffes bêtes
Qui
dansant sous néons, savent réagir et donc
Ruser
la pâmoison, sous labyrinthe des conques.
Comment
se touchèrent-ils, eux qui en s'oubliant
Se
donnèrent l'un à l'autre, les souffles de leurs penchants,
N'espérant
plus le bruit, qui les dépassait, faons,
Mais
le sachant bien là, négligé cependant ?
Car
en brûlant leurs liens et caquetant écrins
Se
serraient alors ceints les langues et puis les reins,
Ne
s'étant dits plus que, c'qui les rendait heureux,
Echanges
déglingués de leurs poses endiablées.
Sentant
ailleurs la nuit qu'ils repoussaient sans fuir
N'attendaient
prochain jour que pour fermer les lourdes
Portes
paupières d'amour, leurs cils en abat-jour.
sommaire
|
1994
|
Mort blanche
Sous l’apparente douleur, s’esquive la
candide,
Afin que nulles rides, n’estompent sa douceur.
Un jour dame vieillesse, avançant sur les
ponts,
Sans que l’on sache son nom, fera sonner nos
messes.
Pour nous y préparer, son jade éclatant,
Dur blanc étincelant, nous invite à marcher,
Dissipant nos visions, d’une clarté encensée.
Elle nous prête ses clés, regarder l’horizon.
Doux voile préparant, pour toute la famille,
Ses myriades d’aiguilles, beaux atours
voletants.
Et si des braises ardentes, il ne reste que
ronces,
C’est pour languir l’annonce, de sa force
couvant.
Car en un rien de temps, sa fougue jugulée,
Par une brise réchauffée, pourra prendre
flambeau
Et insufflée, la vie, écrasera le monde
De rire et de rondes, cyclique hiver fini.
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1999.10
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Ne clipe pas nette
Sous
sa main parée à tout assaut, la souris,
son
esprit concentré sur l'inerte en vie,
à
la recherche du direct comme retranscrit,
se
demandait parfois, où était son cerveau.
Car,
il était facile d'entrer mais sortir tôt
sans
retenir que l'on sut était aussi sot,
que
de croire qu'à la nuit, la souris serait reine,
guidant
la mémoire vers de belles idées pérennes,
dans
une trame si complexe qu'on s'en rongerait mitaines.
Où
était du surf la plus belle vague, sourde,
où
le souffle était attelé, vieille étoupe,
et
comment sortir du tourbillon, belle bourde,
Où
traînés les optiques, n'étaient que de grosses loupes.
De
par vivacité nos gestes dépassent tortue
qui
de la tête au pied, maison parfois remue,
pour
savoir ce que corps peut encore pouvoir dire,
sans toutefois trop par son esprit défaillir.
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2000.08
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Par bébé part
Dans un ciel nuageux, j’avais vu un bébé.
Oh mon Dieu, moi que cette belle idée
désempare,
Regardais la vie faire tomber mes remparts
Restant hypnotisé par la forme nimbée.
Pourtant connaissant de notre contrée l’abbé
Savais que du bonheur pouvait naître nectar
Et voulais le chanter si non faire, avatar,
Par les plaisirs du vivant sans cesse absorbé.
Cependant mon esprit se mit à tituber
Se remémorant vaguement l’idée Cathare
Qui n’est rien que de l’en soi vraiment se
sépare
Et que toute faute a ses propres retombées.
De peur, de me voir alors, à moi, incomber
Une présence future vers qui rien ne nous
prépare
Je préférai partir me saouler tel fêtard
Pour oublier le noir brillant du scarabée.
Pour ne pas chuter, donc, décidais d’englober
Ce perfide poison dans l’extase des sept arts
Dévorant mon envie tels affamés guépards,
Plein de remords contradictoires du prohibé.
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2001.03
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Peine perdue
L’énergie en colère veut fondre le verre
Enserrant le joyau du paraître
Pour que la pluie-peine puisse renaître
Et les cendres du feu s’envoler vers
Les cieux noirs, vides et silencieux
Qui gobent même les cris au Père
Et font tomber au sol l’esprit pierre
Que nul ne viendra ramasser
Brûlant comme la lave fâchée
Que rien ne vient apaiser
Sinon la fatalité d’exister
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2001.01
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Pénalité
A
tous ceux qui s’évertuent à briser leurs chaînes,
Quand
d’autres sires semble-t-il ont le cœur brûlé
Par
faute des premiers chercheurs de liberté.
Second
bien engoncés dans leur vanité vaine.
L’esprit
les maltraite aux soirs de grands tracas,
Ces
doux frères de scène. Société trop à l’aise
Sans
aucun souci les lèse de son poids balèze
Gardant
pour seule ascèse, puritanisme bas.
Et
si l’on ne sait pas ce qui se trame ici
C’est
que le tabou, là, est un comportement
Secret
loin dans le temps, interdit par les vents.
Demain
comme d’antan, enfermant bien des vies.
Furent
taxés de magie ceux qui en consommaient
Et
sur eux, l’étau mis, notre Etat, tout sourire,
Arrive
alors à vous dire : « évité, le pire »,
Quand
certains de nos gars, comme sorciers sont faits.
On
le trouve bien laid cet état des choses,
Terre
dont on rêvait avec un certain art.
Celui
d’essayer tard, de rire sans retard
De
la vie, ses lézards ; étrange don, douce dose.
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1999.07
|
Penser à toi
Les
mots ne sont pas les plus beaux, je sais.
Mais
ils ont le pouvoir de citer.
Au
même titre que la voix mais je ne peux pas crier.
Alors
en moi s’amplifie la pensée
Jusqu’à
éprouver mes sens, ébranlés
De
te savoir quelque part, cette île inconnue
Source
de vie que je voulais partager.
Feu
qui brûle en mon corps à me consumer
Le
tien enfermant plus de divinités
Que
celles que les religions ont créées.
Béatitude
et cible de mes pensées
Vers
qui je crois dépasser de la vie la pérennité
Au
plus proche du tendre et bel instant T.
Lassé
d’attendre dans la sage immobilité
Je
te veux pour l’éternité,
Puisque
ce papier peut me succéder.
Et
si l’amour y reste collé le destin est mal fait,
Puisque
ces phrases vers toi décollent du plus beau
Et
du plus pur que l’homme puisse porter.
Volée
aux sources du ciel pour l’offrir à la terre,
Par
le désert déshydratée et la mer humidifiée,
L’eau
de ma vie faite encore un peu plus encre
Pour
que le vaisseau de mes pas puisse te retrouver
Et
le vent de mon souffle enfin te toucher,
Ma
non nommée ma bien aimée, peut-être.
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1999.09
|
Petits infinis
Ils
avaient atteint l'âge, où l'on s'en remet sage,
Aux
bons dires des parents : "Maîtresse dira comment".
Déjà
devant l'appel, un refrain interpelle,
Ritournelle
de la vie, deux élus à la lie.
S'asseyant
sans chercher, au même banc, sise dorée,
Eut
dit fée Destiné : "N'avaient plus à faucher".
Du
fil d'amour deux brins, d'un doux nœud s'étaient joints.
De
leur stature les dieux, n'en croyant pas leurs yeux,
Délaissèrent
leurs vils jeux, vu cet impudent feu,
Sans
aucun son humain, Nature défiant divin.
Et oui messieurs sachez, qu'en étant
libérés
Deux
enfants d'amitié, brûlant Mort s'aimeraient.
Quant
à savoir qui dit, seule notre Mère la Vie
Reine
éternelle au ciel, chanta des étoiles belles,
Pour
d'étranges tourments, que vivraient deux amants,
A
rendre les archanges pages, et le mal vert de rage.
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1999.07
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Pouce
(jeu
pause, je pose)
L’amour
en soi,
Un
je ne sais quoi,
Que
tout le monde A,
Plus
fort que nos cinq sens,
Que
le sixième qui se pointe quand je pense.
Si
fort et fragile à la fois,
Que
je prie ici pour une fois,
Afin
que si un jour je le touche
Il
n’explose pas sous mon pouce.
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1999.09
|
Prénoms Donc
Dans un beau square boisé, à la terre ravinée
Par les jeux enfantins et les dures pluies de juin,
Parents
jambes croisées, progéniture veillaient.
Les
oiseaux bien malins, s'en étaient allés loin
Car
à l'heure du goûter, les cris montent tout dré
Et
ces frêles gamins, leurs courses n'épargnent rien.
Deux
petits là posés, fouillaient une cheminée,
De
terre et de crottins, dont ils ne savaient rien.
Garçon
et fille bien nés, ils voulaient s'amuser.
Ayant
salis leurs mains, leurs yeux brillaient du bien :
Crados
par amitié, l'autre n'était pas jouet,
Mais
bel et bien voisin, prunelles à qui l'on tient.
Manège
en aparté, se seraient embrassés
Mais
rire suffisait bien, ne se connaissant point,
Et
l'enfance a pour fait, d'être l'innocence née.
Soudain
il plut un brin, parents plus chauds qu'un train
Eurent
tôt fait d'attraper ces ch'timis qui riaient,
Se
serrant fort pour rien, criant leur lendemain.
Car
par une dure secousse, oubliés les prénoms,
Donnés
tels plus beaux dons, graine d'être qui en terre pousse.
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1996
|
Préparation
Pour
qu’à l’heure du départ je ne sois pas en retard,
Il
faut que je me prépare, plonger, c’est tout un art.
Terre,
tu me dépasses et puis tu es si basse
Q’
un jour je serai lasse, il faudra bien que je trépasse.
Pour
laisser la place à d’autres qui en ce moment se vautrent,
Se
moquent tant des apôtres, mes souhaits seront les vôtres.
Tout
quitter sans regrets, sans amis sans bien, tout net
Car
quand tout s’arrête, il ne faut pas faire la tête.
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1994
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Ressentiments
du passé
Remords
de ce qui s’est passé
Regrets
de ce qui ne l’a pas été
Regrets
des événements passés
Remords
de leurs souvenirs ressassés
Au
présent l’absence sensée
Rapporte
des idées insensées
Qui
ne sont rien sans faits
Enchaînés
à leur poussée
Alors
avant de le regretter
Oublions
le temps qui parfait
Car
le filant tu oubliais
Que
c’est lui qui vient de … filer
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2000.06
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Sans fous saints seraient sur sottise
A force de folie feu prends fou
Montré à l’air fou enflammé fait feu follet en
jeu sur l’échiquier brûlant
Sans roi ni reine sur le plateau, des braises
de la partie sort la vie filante carbonisée
Et une nuit sans étoiles voit le jour, en
combustion cette fois cachée
Forçant la folie à rentrer dans son trou
Sans la case blanche saine que la main tendue
a perdue
Toutes trois ravalées par la bouche tordue qui
s’est tue
Affolée par les saints du ciel
chuchotant :
« Foutue folie forçant notre venue
Farce est de dire tu es la bienvenue »
Rajoutant dégoûtés des nuages au ciel noirci
Pour que le fou confus oublie
Que c’est sa bouche émue qui à débouché les
nues
Et son doigt ténu qui les montrant les a assainies
Leur assénant une table quadrillée
Où les pions gris forcément sont joués
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2001.04
|
Soliquiétude
(Blue Berry Shoes)
Te
perdre a rendu sacré ton oubli
De
l’autre côté du monde fini
Saison
autonome évanescente vie
Aux
pas aveuglants de silence ami
L’abstraction
est revenue
Car
la chair a disparu
Reste
le souci de l’envie
Etat
instable d’immobile à marchant
Dans
l’extase des effluves du vent
Des
deux pieds un pas permis
La
parèdre esseulée murmure
Un
chant qui vient du futur.
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2000.10
|
Stratège gît
Une partie d’échec
Mais pas une défaite
Sans balise ni fait
Stratégies qui s’assèchent
Sans que s’essouffle la mèche
Combustion jusqu’à dèche
Bardée de discrètes bêches
L’ascension des marches
Où l’agitation fâche
Dans la cohue des têtes
Suivant oriflammes bêtes
Ou connu, sous le chêne.
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1999.07
|
Te
donner
Je ne suis pas riche, oh… ça
non,
Donc compte bien m’offrir
Et s’il faut se vendre
Je
trouverai mes apparats :
Tu verras, ils seront plus beaux qu’une maison,
Un camion ou une robe de vison.
Car homme ou femme peu importe,
La beauté c’est l’humanité
Et avant d’acheter par pelletée,
Des hommes et des femmes d’une
société,
Il faut savoir leur sourire,
sans étinceler.
Trouver de la parole le bon ton,
Frapper doucement à toutes les
portes,
Danser car le monde tourne en
rond.
Chanter la terre et les saisons,
Louer la vie du sage au rat,
Et surtout savoir s’éprendre
Même, de ce qui ne fait pas
rire…
Brûlantes passions et leurs
sœurs, frustrations.
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1999.09
|
Temps
peste, c’est Net
D’antan tenu par la bride
Pur-sang ici tel un bolide
Transmutant l’homme en hybride
Et le miroitant étang en vide
aride
Le temps ne fait plus une ride
Tant la vie est devenue rigide
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1999.10
|
Temps
pis
Ces enfants là
savaient le langage des vents
Avant même que papa ne féconde
maman.
Grands elfes, petites fées,
avaient choisi familles
Pour qu'au long du chemin, ils
puissent se rencontrer ,
Que leurs petites mains sachent
toujours se trouver.
Mais les grandes personnes,
criant couvraient les trilles
Des anges faits oiseaux, au
chant doux et savant
Et la destiné se mordait doigts
à pleines dents.
Tant et si bien qu'au J., moment
d'union future
Le plus grand chêne des Ents se
retrouva sciure.
Le garçon, bien puni, pour une
histoire de billes
Dont espérons un jour,
l'intrigue sera dénouée,
N'eut pas droit de sortie, la
fille ne vit jamais,
Elle qui s'embêta bien, les yeux
pleins d'escarbilles.
Les fées, si dégoûtées,
mangèrent l'amanite pure
Se
jurant qu'aux humains, codes seraient cailloux durs.
sommaire
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2000.04
|
Torve
De
cristal à plomb
De
rose à chiendent
D’être
à bête
Je
vais et reviens
Cherchant
les pièces absentes
Pour
l’équilibre tangent
Centre
extra des extrêmes plats
Où
rires et larmes
Ont
même sentiment.
sommaire
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2000.02
|
Triste,
qu'elle.
Si
tu penses à la mort pense à la Terre
Car
quand tu désespères c'est le soleil qui perd
En
effet c'est à lui de la tuer, la Terre
Après
avoir tant fait pour nous, si fiers
Mais
c'est dans longtemps, très longtemps
Ton
être sera déjà dans le vent
Qui
du futur à d'antan ne connaît pas le présent
Qui
d'antan à tantôt sait souffler ses présents
Don
qu'il fait à tous doucement, érodant,
Secouant
les plantes, soulevant la poussière,
Coiffant
les êtres les effleurant d'air
En
s'élevant de la terre Sphère
Lui
magnifiant son univers.
Quand
nos feux se seront éteints
Le
vent, de leur chaleur sera plein,
Et
le soleil s'amusera serein,
A
regarder les éclairs, clins,
Pour
que la Nature sache notre déclin
Et
rallume en sa mémoire
Nos
plus vifs au revoir
La
vie ayant pris pouvoir
De
se rappeler à son savoir
Le
néant chaotique de la mort noire
Aussi
profonde qu'un lac abyssal
Abreuvée
de rivières pâles
Eaux
du plus beau son vocal
Celui
qui par Terre l'homme recale.
sommaire
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2000.05
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Vous voit, verrez vous ?
Si je tue nous tu noueras je
Et restera vous sans toi
Moi seul pensant à qui
Multitude sans nombre
Solitude des ombres
Communauté sans elle tarie
Mâle mal acquis, sous-bois
Où le chemin n’est pas large
Et les traces de pas
révélatrices
D’une différence non factice
Si tu tues nous je nouerai tu
Et restera moi sans toit
Avec un vous sans jeu en collier
Glissant dans la boue lisse
De cette lisière séparatrice
Solitaires aux pions éloignés
Partie débutée qui ne finira pas
Repoussant le je à perte de vue
Multitude sans nombre
Solitude des ombres
sommaire
|
|
Art
piste
Tintent
les cordes pin-cées sous les doigts souples,
Attirées,
tentées de rassembler le couple,
Mains
qui de chaque cô-té survolent la trame
Du
scénario mélo-dique dieu des drames.
Chaque
vibration mourrant en silence
Après
avoir vaqué pour l’écoute, science,
Ebahie
des fari-boles babillées, gestes.
Intuition
dirigée, improvisé inceste,
Du
musicien qui ca-dence sans essor son corps
Oublieux
de savoir qui des deux fait l’effort.
sommaire
|
|
Avance
Salut
gaillard d’avant !
Que
te soient propices les vents,
Inepties
des mots en bouches
Et
tous les gestes louches.
Qu’ils
te poussent vers ton but
Sans
te voler la barre
Et
que brille le phare
Balise
en mer brute .
A
quai les arthropodes
Ont
bien reçu les codes
Inexistant
télépode
Marchandise
d’exode.
sommaire
|
|
Terme inné
Souvent restée à la maison,
femme au foyer
L’ensoleiller la vie durant lui
incombait.
Mais par l’envie de la présence
de son aimé
Jamais aux tâches ménagères
n’avait manquée.
Lui, soucieux de leur confort
allait travailler,
Mais toujours en son cœur
rayonnait sa fée,
Même si au soir venu, de labeur
fatigués,
Peu de choses racontées égayait
leur soirées.
Cependant quand vint l’âge où le
corps est lassé
Et où les vieux sont en droit de
se reposer,
Découvrirent étonnés la patience
des années
Qui dans sa gentillesse les
avait rassemblés.
Malgré les différences de leur
savoirs passés
Pour l’autre trouvaient les
gestes de perfection née,
Les phrases malicieuses qui
savent tout apaiser
Et
les regards vides où vérité sait parler.
sommaire
|
|
Hic et Nunc
Je balance entre l’enfance et la
vieillesse, entre l’innocence et la sagesse.
Si je faute souvent ne le veux
mais toujours m’en veux.
Si j’excelle rarement le sait
mais jamais ne l’admet.
Un jour viendra où je serai moi,
sans avoir à tendre les bras.
J’emprunterai alors ton pas, les
miens moins gauches.
Mais en ce jour lointain te voir
sera vain et je me perdrai en chemin car tu seras loin.
Et si je trébuche c’est qu’à ce
jour s’évaporent tes atours à mes yeux
pour qui ne reste qu’une pâle
pureté malgré ton éclat, s’éloignant dans le vent.
Sort de brume du regard brouillé
de la guérison que le corps rend à l’âme en malaise devant la beauté de
l’envol d’un oiseau sur la falaise.
sommaire
|
|
Question Graves
Mon Dieu ! Qu’as-tu fais ?
Des biens faits… tant mieux !
Comment as-tu fais ?
_ Les fées et les ans…
Dis moi qu’est cela ?
Quel fatras, tant pis !
Pourquoi l’as-tu fais ?
_Au fait ! C’était toi…
sommaire
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|
Grâce garce
Tu ne nous montres ni fleurs ni
fruits,
Comment croire que tu es jolie
Avant que nous t’ayons
sentie ?
Est-ce alors d’une odeur
trompeuse
Que tu amènes des idées pieuses
Avant de mourir ,
malheureuse ?
Ou est-ce que ton cycle est si
fort
Que tu caches des années
d’effort
Avant de connaître notre corps,
ne voulant être corps,
beauté cachetée, trésor ?
Interdite de circulation,
Ne te manques que la discrétion
Arrivée à destination
Et pourtant fille d’epsilon e
De la nature qui a le
trône ?
Quand de l’alpha à l’oméga a W
Tu ne mues pas tant à bêtas m b
n’emmurant pas Bouddha
nous le rendant, putois.
Car à trop bien le ressentir
C’est avec toi qu’on veut partir
Fous de tes gammes, ah !
Tout sourires… g
Oubliant que tu mets à nu h
Des secrets qui ne se cachent
plus
Et qui sont là sans être sus.
sommaire
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|
Labyrinthe
Le présent parfois se veut don mais s’échange
Musique étrange du pépiement des mésanges
L’être qui se prête à ce jeu souvent s’empêtre
Vaquant mi perdu dans les méandres des pertes.
sommaire
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|
Part donc !
A quoi sert d’adresser une
prière fervente
A des blessés qui ne veulent
plus pardonner
Mais seulement gommer la trace
du passé
Expérience des plus
dangereuses pentes.
Pourquoi les mots quand les non
dits ont tout pris
Passer son temps à réparer en
silence
Ce que les ragots font avec trop
d’aisance
Mal au dos et repentir plein de
soucis.
sommaire
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|
Trouvaille
Je voulais sur cette terre quelque chose à chercher.
T’ayant trouvé(e) je croyais devoir te garder,
Chaleureuse, vivante lumière d’été,
Visage aux rayons d’ors qui a blessé mon cœur.
Abaissant mon regard vers ce flot, médusé,
A la source blessure qui chaque jour renaît,
T’en savoir la cause, par les éons malmené,
Pérennité de ma vie j’apprends sans erreur.
Conservant la capacité de m’étonner,
Le loisir de penser à l’univers aimé,
Son sens et le mien dans l’infini entraînés
Restent ma recherche de vérité, ma lueur.
sommaire
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Calme curatif
Dans l’aisance du rire est décédé mon sourire
Que je portais chaque jour à ton évocation.
Reste en moi la peine après t’avoir fait souffrir
D’en rechercher, trouver et détruire les raisons.
Chacun porte en lui sa part d’imagination
Qui trop souvent pour l’autre n’est qu’élucubration.
Si réflexion revient après le délire
Alors
conversation permet de guérir.
La surface de l’étang par le caillou ridée
Après un moment permet du miroir l’idée.
La clarté assombrie par la vase soulevée
Pour revenir à elle met parfois des années.
sommaire
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Fissure
Sous les détails, la faille,
Sous la faille, des détails
J’en défaille d’attente
Tente, pose une patente
Je patiente et mon instinct
Feinte, déteint, puis s’éteint
Sans étreindre la certitude
Que mes études des turpitudes
Rapprochent prudes les belles solitudes.
Mais rude à débiter sans stopper
La vérité d’être mal armé,
Pour se parfaire en l’être aimé.
sommaire
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Preuve par
5
L'être domine, orgueilleux comme un Dieu
Ses suivants, trop fiers eux, se rebrûlent.
A moins que, pleins de pitié, regard baissé
Ils ne prônent, condescendance et chants
Devant la compassion, qui peut-on?
- Serviabilité
- Générosité
- Disponibilité
D' où
leurres...du quanta toi... (je me Planck....)
sommaire
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Sol tanné
Quand nous viendra la solde?
Nous qui sommes à la solde, de tous.
Protégeant notre paix sous dard
S'aimant, c'est retord, si tard
Quand le pourquoi se tord
Sous la nuit de l'enfant qui dort,
S'agite au réveil et repousse
Au marché, ce qui se solde
Et la marche de solitude
Vous donnera un pas rude
Aussi absurde que le trébuchet
Qui ne tombe que s'il est brûlé.
sommaire
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