Le garçon et sa terre: Une
lecture mystique interdite dans un livre poussiéreux et tout va très vite.(181
mots)
Evocations: Un sourire donné n’est pas
toujours perçu comme on pourrait le croire.(793 mots)
Le secret
en partie dévoilé: Trop de questions on déjà leurs réponses, incomprises et
discrètes.(360 mots)
Souffle
brûlant: Hommage au dragon qui nous aimait.(905 mots)
Un travail
de rêve: Les activités oniriques dirigées figent l’esprit mais sont une
aubaine…(781 mots)
Jeu Terres:
Petit jeu de la vie interplanétaire.(212 mots)
Hommes de
mer sans nageoires: Les reclus cachés de l’Atlantide ont-ils besoin de
nous ?(489 mots)
L’éveil : Quand la Terre
reprend des droits étranges sur la pyramide écologique.(831 mots)
Mauvaises
nouvelles des étoiles (2768 mots)
Le premier
Amour (Dieu est un salaud) (1196 mots)
Lorsque la terre trembla, nul n'avait prédit ni ne
conçu à l'instant que tous subissaient la secousse. Le globe entier s'était
craquelé, pendant 24 H. Les sismographes locaux des pays à risques étaient durs
à décrypter. Les ondes de chocs aux multiples épicentres ne donnaient pas
d'explication causale au phénomène.
Les villes ayant trop souffert du séisme, de
nombreuses habitations inutilisables et meurtrières furent condamnées par les
forces d'intervention déjà surmenées.
Les religions y virent pour certaines un avènement,
un avertissement, en tous cas une charnière de l'humanité sans cause humaine.
Pourtant nul n'avait vu le petit Erwan qui dans son
grenier, un vieux livre ouvert entre les jambes, examinait un globe terrestre.
Il l'avait monté là du salon. Le livre poussiéreux était simple à lire et ses
instructions faciles à mettre en oeuvre pour ce jeune d'une dizaine d'années.
Avec
les aiguilles à tricoter de sa grand-mère, Erwan avait piqué sur le globe tous
les points nommés dans un tableau du livre. Avec la dernière aiguille, le petit
garçon s'était figé, cristallisé par la mort dans son dernier regard vers son
activité.
Un
jeune homme, vêtu simplement, entra dans le métro. Son esprit était limpide et serein,
ce qui rendait son visage radieux. Insouciant et nageant dans un bonheur sans
cause il balaya le wagon du regard absent de ceux qui n’ont rien à dire.
C’était sa manière de dire bonjour à ces inconnus assis dans les carrés de
sièges face à face, rencontres éphémères qu’il ne reverrait plus. Une envie
sourde le taraudait ; il voulait faire partager sa joie d’être un instant
avec tout ceux là, mais la bienséance et la timidité l’empêchait de s’exprimer
ouvertement. Alors, sans mots, il communiqua son plus beau sourire, lèvres
serrées et pommettes en saillies, les yeux pétillants des étincelles de ses
pensées. Il regarda encore les passagers du wagon de métro, avec ce masque
facial qui ne se voulait pas forcé. Quand la rame démarra il s’adossa contre les
portes, satisfait de son effort gratuit d’humanité.
Le plus âgé des passagers le dévisagea longuement,
avec l’aplomb des vieux qui croient encore au respect de la jeunesse pour
l’expérience de sagesse que le temps grave peu à peu sur les corps vieillis. Ce
sourire jeune lui rappelait sa jeunesse, insouciante, où son innocence du monde
à venir lui permettait de ce sentir responsable mais pas coupable, jamais. A sa
surprise, une telle régression dans son passé à la vue de ce jeune désinvolte
lui fit marmonner quelque mots inaudibles, ce qui lui fit porter instantanément
le poids des années, le ramenant dans le présent amer. Il se rendait compte que
seuls les vieux ou les grands solitaires parlaient seuls et le frisson glacé de
la folie gâteuse lui parcouru la colonne vertébrale. Jamais il n’avait aussi
bien compris, sans aucun mots dans son esprit, le fil du temps qui élabore et
dégrade une personne, jusqu’à sa fin. Il lui sembla voir en ce jeune
l’expression de la mort proche qui n’attendait que son bon vouloir pour enfin répondre à toutes les
questions sans réponse que son existence lui avait posé ; Ce songe éveillé
le laissa perplexe, et il en voulu au jeune de lui faire découvrir de telles
leçons. Il y perdait la supériorité de son âge où il croyait avoir tout appris,
et se sentait ébranlé dans ses convictions. Dans sa douleur il insulta
intérieurement cet enfant innocent d’inconscient et tressauta de plaisir, à
l’idée que le jeune aurait beaucoup d’épreuves à vivre et qu’il ne se doutait
de rien.
Une
jeune femme qui venait de perdre son meilleur ami était en pleur, assise seule
dans un carré. Elle était encore dans cette bulle où l’on croit à la
subsistance du défunt malgré la mort, et où la prière ressemble à un dernier
dialogue, pleine du regret des phrases qui ne seront jamais dites et du remords
des explications à jamais inexprimables. Son état de peine était tel qu’elle
n’avait remarqué que les dents blanches du sourire, à travers l’abondance de
ses larmes. Elle cru ressentir alors toute l’incompréhension du monde face aux
douleurs de la vie, puis elle fut choquée de la parfaite opposition de ces deux
sentiments si forts, exprimés si proche l’un de l’autre. Plutôt qu’annuler sa
douleur, le bonheur reçu lui claqua sa peine solitaire au visage, qu’elle détourna
pour retrouver l’intimité particulière que le souvenir du mort lui imposait de
manière exclusive. Dérangée par cette intrusion dans son petit monde, elle en
voulu aussi au jeune homme qui la rappelait à la réalité, détruisant pour ces
quelques instants de voyage l’intégrité de son sentiment. Il n’y comprenait
rien, se disait t’elle, et n’y comprendrait jamais rien.
Le dernier des passagers, une jeune racaille aux
aspirations de caïd dans son quartier, était avachi dans son siège, les pieds
sur celui d’en face. A la vue du sourire béat de ce blanc-bec, sa nervosité
naturelle et sa fierté le figèrent dans une paranoïa dont il n’avait jamais
conscience ; sans aucune connivence possible avec l’étranger, la
compétition se mettait en place. En son fort intérieur il railla le plaisir
brut qu’on lui démontrait et sa bouche se tordit en un vilain rictus moqueur,
apanage du vainqueur d’une guerre inconnue qui pour lui avait eue lieu. Il
connaissait les embrouilles et les galères, et dans son esprit pris place le
dédain face une imbécillité dont lui
seul était certain ; le gars au sourire était faible et n’avait rien vécu.
Le métro ralenti avant la station suivante, ses
freins grincèrent, puis il s’immobilisa. Les
vérins soupirants libérèrent les portes coulissantes du wagon. Les
quatre étrangers qui l’espace d’un instant s’étaient connus du regard se
levèrent et sortirent. Chaque vie reprenait son chemin, et l’oubli effaçait
doucement ces visages qui s’étaient rencontrés, ne laissant qu’une image
informe et changeante, seule compréhension résiduelle de ces instants communs..
Dans cette forêt, un sentier étroit qui serpente
jusqu’à une falaise au pied de laquelle se trouve l’entrée d’une grotte.
Dès
l’entrée, un pont de cordes se tend au-dessus d’un lac. Il mène à une corniche
étroite d’un pied à peine. On se déplace en crabe vers l’une ou l’autre des
extrémités de la corniche, qui possèdent chacune une ouverture.
Celle de gauche mène à une salle hémisphérique
éclairée en son centre par un feu aux couleurs étranges. Souvent les visiteurs
y somnolent, bercés dans leurs songes par les reflets étranges des parois.
Celle de droite mène à une pièce qui semble taillée
par l’homme. En son centre un bureau derrière lequel un homme est assis. Il
semble ne jamais dormir, ni manger, personne ne l’a jamais vu se lever, ni
sortir de cette pièce mal éclairée.
A ceux qui le questionnent, il répond des bribes de
phrases incompréhensibles mais concises et ne se répète jamais.
Parfois il se bloque devant une question répétée, en
ouvrant une bouche hébétée. Il prend alors son crayon et griffonne
frénétiquement un gribouillis sur un bloc de papier. Puis il le tend d’une main
agitée et demande à ce qu’on le déchire.
Plus rarement, il lui arrive de sursauter devant
certaines personnes et c’est alors toujours la même phrase qu’il
dit sèchement: « Allez dormir à côté ! »
Cet « homme éternel » suscite tant de curiosité
que les villages environnants la forêt commencent à ragoter. Il répond
effectivement aux questions les plus diverses et ses phrases sont des énigmes
que nombreux s’évertuent à décrypter.
Vénéré comme un oracle nul ne cherche à savoir si
c’est une machine ou un homme. Ce n’est pas ce qui importe. Il a dit une fois
qu’il faudrait un jour lui trouver un remplaçant, ce qui tend à prouver qu’il
se croit mortel, c’est tout.
J’espère qu’un jour, de bouche à oreille, parviendra
jusqu’à vous le lieu où on peut le trouver.
Parce qu’à moi lui demandant qui il voulait voir, il
m’a dit : « Perds son »
Donc je me tais et garde secrète ma visite, d’une
part, et ne vais plus jamais le voir, d’autre part.
Dans une grotte au plafond voûté comme une nef
d'église, un dragon sommeille dans la pénombre. Si jamais dans ses rêves il
bouge, ce n'est qu'une paupière qui s'ouvre sur un œil rouge. Son songe est
bien souvent le même : cherchant en lui le feu qui le ronge, il éternue d'une
flamme brûlant tout à la ronde.
En de rares occasions, il s'est épris de certains
hommes et leur a même parlé. Bien souvent ces êtres lui ont déplu par le
commerce qu'ils voulaient faire de sa force. Depuis, il les craint plus qu'il ne
les hait, car son esprit pointu ne s'accorde comme jeu que la ruse amusée de la
connaissance. Ce n'est qu'alors qu'il s'est fatigué des torves et s'est plongé
volontairement dans une nuit sans fin.
Cette histoire m'a été contée par des fées des airs,
qui croient qu'originellement le dragon était leur grand frère. Elles cherchent
tout comme lui la raison de ses flammes. La plus téméraire l'ayant approché de
près dit avoir entendu ses rêves : la colère contenue de sa solitude et la
nostalgie de ses jeux d'esprits avec les hommes semblent couver la flamme qui
l'habite.
C'est pourquoi je la suivrais demain à sa rencontre,
sur les chemins cachés des forêts environnantes. Elle me laissera à sa porte,
et je devrais alors le réveiller et entamer la discussion avec lui. Je ne suis
pas le premier à tenter cette entrevue, et des autres nul n'est revenu.
J'ai pris conseil au village et un autochtone
a accepté de m'accompagner :
- A
deux nous serons protégés mieux que seul
- On
cernera mieux l'affaire
- C'est
ça.
- Et
il parle ?
- ça reste à voir
Il m'a montré les chemins à prendre aux carrefours
de la forêt. Puis des fées sont apparues mais elles brillaient si fort que nous
ne pouvions toutes les regarder.
- C'est
encore loin, j’vois plus la fée.
- Pis
c'est encore plus dur depuis que les autres sont parties.
La pente s'accentuait et notre ascension ardue nous
coûtait des crampes après la sueur dans des vêtements qui semblaient gêner nos
pas. Nos pieds glissaient souvent sur des pierres moussues et le soleil allait
se coucher quand nous vîmes l'entrée de la grotte.
- Comment
tu réveilles un monstre toi ?
- Comme
un môme, j' lui parle et on le secoue
- Mais là vu la masse on va s’faire
plaisir de pas le toucher, j’préfère.
- Hum, ouais on va juste lui faire
plaisir.
- Comme apéro p t'être.
Le réveiller ne fut pas une mince affaire. Nous lui
soufflions sur les ailes qui de diaphanes et translucides passaient à une
irisation de l'arc-en-ciel alors que les quartilages prenaient une lueur
blanchâtre irradiante et nacrée.
Puis nous nous sommes placés de chaque coté de sa
gueule qui n'avait pas bougée, et avons enflammé des torches du côté de
l'entrée de la grotte.
La fée téméraire est revenue, elle seule sait ne pas
se brûler aux flammes quand elle veut vibrer pour disparaître. A la vue du
dragon et de ce que notre présence lui avait fait, elle s'est posée sur son
front et à semblé s'endormir. Mais de sa voix fluette elle nous annonce ce que
rêve le dragon et nous l'explique.
Il dit qu'à trop aimer les fées les hommes l'on trop
nourri d'offrandes et qu'il ne porte plus son poids en vol ; que ses rêves le
nourrissent et qu'il veut que l'on remporte tout après notre passage. Que notre
présence vibre en lui comme du feu et que ça appelle les fées. Et qu'en restant,
les fées attirées par ses rêves et la nuit il nous faudra éviter qu'elles se
brûlent à nous car il enfermera dans leur vision nos torches dans du cristal
mais ne veut pas nous le faire subir.
Elles se mettent à arriver et souvent pleurent en
disant qu'en fait il éteint d'opacité nos torches et qu'elles confondent rêve
et réalité.
Effectivement les plus fragiles très curieuses
tournoient dangereusement autour des flammes trop stables. Nous brassons donc
l'air et décidons d'un jeu. Nous demandons au dragon de nous laisser nous
enflammer et en fait nous bloquons des encens sur les torches. Puis nous lui
disons d'enfermer le feu alors que nous respirons très fort en soufflant sur
les volutes.
Les fées nous disent voir des branches de cristal se
consumer et noircire. Le dragon commence à jouer avec et telles oiseaux
libellules elles peuvent se stabiliser sur des volutes de fumée.
Les fées des airs virevoltent dans la grotte, portée
par les vents du rire du dragon. Sous l'action des encens il a retrouvé une
mémoire qui lui plait. Il a pris connaissance de son lien filial avec elles :
il est leur amour sublimé parce qu'impossible, et le gardien des titres de
leurs fariboles. D'une durée de vie qui dépasse la leur, il les rappellera à
leur descendance comme blagues discrètes sur le passé de leur race.
Nous nous sommes perdus en sortant en pleine nuit
dans ces bois parce que les fées sont bavardes et qu'en marchant nous avons dus
éteindre nos torches. Le dragon
semblait sentir les champignons de la forêt de très loin. Tels phares les fées
les suivant dans le noir nous avions dû quitter le sentier et la trame des
clairières était bien moins sûr à la descente.
Au village les anciens ont pris notre histoire au
sérieux, et depuis les chasses au champignons se font dans le respect.
On
s’amuse souvent plus en rêve qu’en réalité. Du moins on y est plus fort qu’en
vrai et parfois on y découvre sa nature. Je suppose que si Dieu existe, il y va
parfois faire un tour pour se rassurer sur notre nature profonde. Mais le rêve
montre aussi les frustrations passées et parfois est un avertissement flou, au
présent, des réalités futures.
Ils étaient un peu rongés par le manque de sommeil
dans une société où le travail n’existait plus. La Terre était un merveilleux
vivier pour la pérennité de leur système. Leur décadence venait du fait qu’ils
se l’étaient appliqués à eux-mêmes. L’avidité de certains hommes, sur Terre,
permettrait que leur projet aboutisse sans qu’ici on n’en sache trop rien.
Quelques pertes de mémoire et le tour était joué.
Nos rêves étaient dirigés vers une activité spécifique et nos êtres oniriques
ne ramenaient pas toujours nos pensées pérennes mais se perdaient un temps,
loin dans l’espace. Les plaisirs saints se faisaient alors avec effort et les
tentations difficiles à refuser.
Notre inconscient sensible et notre cerveau
sous-utilisé étaient une aubaine qu’avec certaines règles simples il était
facile de saisir pour nous utiliser. Cependant la paix intérieure servit
d’alarme à l’esprit humain et notre sommeil savait ruser nos sentiments devant
la machine sociale. De plus, les rêves révélaient parfois nos intentions
profondes et les hommes étaient alors à même de percevoir, pour certains, le futur
qu’ils voulaient affermir, ou leur passé que leur inconscient malmenait au gré
des vents du plaisir, du remord, des frustrations. Parfois ce temps parallèle à
celui de la vie pouvait donc receler des clés de notre avenir, ou du moins les
trésors de notre mémoire.
Assujettir nos rêves à une autre activité provoquait
au matin une lassitude de plus en plus grande. L’esprit troublé développait
alors ses défenses qui passaient par l’oubli du repos onirique. Ceux qui
savaient le retenir s’aperçurent de cette perte. Puis vint le temps où la
fatigue aidant, la pureté des rêves s’altéra ainsi que leur faculté
réparatrice. Les certitudes troublées devaient alors se poser tels codes que
l’on était certain de retrouver, une sorte de rituel d’éducation.
Des rêves revinrent, où nos actes étaient encore
moins coordonnés à notre volonté que dans la réalité. Les plus vertueux,
horrifiés de leurs actions nocturnes où ils n’agissaient plus qu’avec un
instinct primaire, perçurent qu’ils redescendaient l’échelle de Jacob, évolution
de l’animal à l’homme.
Ils virent alors des choses impossibles,
matérialisation des concepts abstraits que leur esprit voulaient comprendre.
Pendant la nuit, s’accrochant à ces symboles, ils virent aussi la réalité. Le
transfert de leur impulsions dans un monde inconnu au travers de corps qui
n’étaient pas le leur. Puis percevant l’inconscient collectif, manne des
symboles archétypes, et les aspects passionnés de la volonté, engendrant
fantasmes et frustrations, beaucoup décidèrent de se surpasser.
La méta position, faculté de se placer en
surveillant de soi-même, leur fit prendre conscience de deux choses. Le
contrôle qui était imposé à leur esprit, et les lueurs émanant de leur esprit,
tendant à effacer les symboles d’abstraction.
Déjà sur place certains clones discrets avaient
disparu dans la nature après une sortie d’usine et se terraient dans un mutisme
névrotique, le rêveur usurpé cherchant à établir son degré d’autonomie et les
moyens de le contrôler. D’autres clones avaient été abattus après des crises de
colères et des massacres comme on sait si bien les faire.
Certains rêves collectifs avaient donc pris
naissance sur Terre, sortes de grandes fêtes attractives où la nomination des personnes
était tabou. Elles se finissaient trop souvent en carnage après la visite
d’inconnus, terriens corrompus ou copies humaines oniriques que nos lointains
voisins dirigeaient.
Emerveillés par l’art, ceux-ci restaient pourtant
hypnotisés devant nos créations mentales, celles là même qu’ils étaient en
train de détruire dans leur besoin de survie. Après la colère d’avoir été
manipulé, l’erreur évolutive qu’ils avaient expérimentée emplissait les rêveurs
libérés d’une profonde tristesse pour ce peuple. Il nous permettait en fait
d’éviter une catastrophe future à la limite de l’imaginaire.
Lors des fêtes oniriques, certains des leurs
réapprenaient le dessin, disparaissant dans de vastes gribouillis informes,
souvent monochromes, expressions d’un cri de regret devant ce qu’ils tentaient
de redécouvrir : leurs sens réels et un esprit sans charge.
Il semble que physiquement une guerre fit rage chez
eux, laissant de nombreux morts derrière elle. Ces êtres parurent de moins en
moins dans les rêves et toujours en pleurs. Nul ne sait ce qu’il est advenu de
leur usines. Peut-être un jour les survivants nous feront-ils visiter un monde
nouveau par nos clones cybernétiques, s’ils ne les ont pas tous détruits.
Espérons aussi tirer profit du danger que nous
courrons sur Terre, vu la décadence qui s’esquisse déjà ici.
Si
la terre est ronde, elle n’en est pas moins très longue. Alors plutôt que d’y
marcher en tout sens, souvent je m’assois et me laisse porter. C’est alors elle
mon vaisseau et nous filons plus vite que tout ce que l’homme sait faire,
autour du soleil.
Si
la terre voyage beaucoup, elle n’en tourne pas moins en rond. Alors plutôt que
d’y rester bêtement immobile, j’envoie mon esprit plus haut que l’atmosphère et
après le vide, je cherche l’eau.
Parce
que très loin ailleurs, je parie que l’eau à mis le feu à la vie et que
peut-être, il faut parier, peut-être ailleurs quelqu’un fait comme moi. Les
remouds que lui et moi faisons sur notre gros caillou spatial respectif
s’enflent en vagues cosmiques et il se met à pleuvoir sur une autre planète qui
n’attendait que cela.
Alors
on joue à trois sans savoir se parler, tout en sachant ce que l’on sait, et je
vous assure que parfois on entend l’univers rigoler.
Mais
même si la terre est un gros joujou avec lequel beaucoup peuvent s’amuser, j’ai
des fois si peur de le casser que l’univers s’étonne, ne rigole plus et se met
à pleurer. Alors, il pleut sur un autre caillou et l’espoir renaît.
Dans leurs demeures sous les flots, grottes
troglodytes ou de pierres taillées, ils ne craignaient pas la mer, mais
les vents.
Dans leur tour d’aération centrale, précaire flèche sur
une base d’arcades, parfois s’engouffrait le souffle des humains sous la forme
d’effluves polluées. Les habitants de l’Atlantide confondent en effet souvent
l’air frais avec la joie de « nous » voir construire des cheminées.
Comme leurs seules boissons sont celles des nuages, ils aiment à les attirer.
Mais parfois dans leur cuve, y’a de bien joli coulis
de bitume dont ils peignent les murs avec un diluant miracle qui irise leur
base peu éclairée.
Ils ne craignent pas les navires de passage au large
de l’îlot non loin duquel ils ont construit leur base. Ni ne regrettent d’avoir
à jamais perdu la terre ferme.
Ils eurent à fixer leur bulle vitale aux fonds
marins, et restent maintenant dans la crainte de certaines marées violentes.
Les courants sous-marins ont changé, l’observateur de la tour a vu et revu les
mêmes embarcations s’approcher, puis repartir…
Les secrets ne sont plus. S’ils accueillent des
nouveaux venus, le conseil risque bien de revoir toute la vie sociale interne.
D’un écosystème interne précaire, bien souvent les
enfants participent aux rénovations des fondations, en fouinant partout avec la
carte de la cité. Les plus grands, alors, colmatent les zones à risque, ou font
appel aux techniciens. Ceux-ci en rapport avec l’Architecte du Conseil,
établissent des stratagèmes de remplacement des plaques constitutives de la
bulle vitale.
C’est ainsi qu’ils eurent il y longtemps l’idée de
mettre des hublots de verre en certaines zones. Après la fête suivant cette
réussite, l’Administrateur Social d’Atlantide avait fait sa première erreur.
Le seuil de population maximale augmenté, la ville
s’était enfoncée peu à peu. Avant l’engloutissement, des meubles, des édifices,
avaient dû être abandonnés. Puis la cheminée avait été rallongée.
Mais les pressions de l’Océan se font maintenant
plus fortes. Les tables de travail regorgent de maquettes dans des cuves, de
plans griffonnés de modifications qui s’envolent quand la salle du conseil
s’ouvre, et lors des discussions les esprits s’échauffent.
Si on ne trouve pas le moyen de soulever la ville,
vite, peut-être avec l’aide de gens du continent, d’autres salles de jeux se
verront le théâtre d’un désastre. Mais les personnes accueillies, si elles
connaissent la mer, n’ont jamais fait que voyager dessus. Leur conseil est
terrible. Retourner à terre, demander l’aide inter-nationale…impensable.
La tour de guet est ouverte le soir aux groupes
religieux, qui scrutent les étoiles.
« Enfermons-nous avec de l’air »
« Décollons dans les étoiles avec de
l’eau »
« Fouillons les tréfonds »
Ce sont les dissensions des mages du conseil,
attendant que les techniciens fiabilisent les réflexions non révocables.
Les contes du soir sont plus difficiles, les livres
prophétiques restent sans sauveur, ni solution.
Sa sécurité menacée le peuple a peur et les
accueillis pleurent devant tant de beauté et d’orgueil.
Le
son primordial, le verbe, apparu plus fort que jamais. En un jour seulement,
les êtres humains se virent dotés de nouvelles possibilités de communication.
Elles furent classées en trois grandes catégories : la télépathie,
l’empathie animale et le courant-mémoire.
Malgré
la légendaire rapidité d’adaptation de l’homme, ce bouleversement ébranla les
structures sociales de la race humaine. Ces nouveaux pouvoirs ne durèrent
qu’une semaine, mais leur achèvement fut en définitif plus spectaculaire que
leur présence.
La
télépathie, tout d’abord, fut utilisée de diverses manières.
Les
jeunes s’en servaient pour se rappeler la joie de moments communs. Cependant
leur mémoire en pâtissait et l’oubli devenait un aperçu filant qu’il ne fallait
pas poursuivre pour espérer conserver l’idée principale.
Les
dirigeants les plus agressifs lançaient des ordres à la ronde, à tout le monde
en même temps, troublant l’inconscient des esprits fragiles.
Cependant
lors de diverses rencontres, certains purent apprécier d’entendre des mots qui
reflétaient l’ambiance, si elle était positive, en des blagues indescriptibles
nées de l’humour et de la joie de vivre communs.
Déjà
donc, l’outil se faisait duel et ses utilisations tendaient vers des extrêmes
dont les frontières étaient repoussées chaque jour.
L’empathie
avec le règne animal eut d’autres effets.
Les
propriétaires d’animaux domestiques se retrouvèrent à converser avec leur
animal comme avec un ami. Ils perdirent alors parfois des amis véritables, par
le fait même de la préférence qu’exprimait leur protégé.
D’autres
personnes en apprirent beaucoup sur le fonctionnement social des espèces en
général. Elles comprirent les dégâts subtils que l’être humain avait induit
dans les écosystèmes.
Ainsi,
à titre personnel, certains devinrent les défenseurs farouches de telle ou
telle espèce particulière, quand d’autres avaient une relation spécifique avec
un animal précis.
Le
courant-mémoire fut le don le plus perturbateur. La connaissance infuse,
l’omniscience, semblaient être établis. Certains orateurs zélés pouvaient
évoquer en détail des idées philosophiques, religieuses ou artistiques.
L’auditoire, sans prendre note, pouvait percevoir des nuances subtiles et les
retenir.
Il
semble que les mémoires individuelles pouvaient être ressenties par les
groupes, mais parfois la compréhension logique de chacun s’en trouvait troublée.
Les
abus furent nombreux quant à arracher des secrets à autrui. Parfois cependant,
ces trésors perçus n’étaient utilisés que pour leur détenteur premier, afin
d’apaiser ses regrets ou ses remords, par une nostalgie bienveillante et un
optimisme sans faille.
Quand
l’humanité compris, il était trop tard. La vie avait repris son droit. La terre
s’était éveillée, en une naissance dont nul n’entendit le cri. Gaïa, la
Terre-Mère, notre vaisseau, avait pris Conscience.
La
pyramide écologique, de laquelle nous étions le sommet, fut décapitée.
Sans
respect pour la pensée universelle, certains ne furent plus que neurones d’un
cerveau gigantesque, déchus au stade végétatif, dans l’attente de leur utilité
devenue impersonnelle. S’ils ne l’étaient, ils s’invitaient parfois en des
lieux divers, sanctuaires, promenades organisées, fêtes. Souvent silencieux,
ils vivaient la Terre, incomprise.
D’autres
avaient disparus de la vie sociale, errant telles bêtes, vêtus des habits du
jour de l’éveil, à jamais. Piégés au stade animal, l’état policier se refusait
à les emprisonner. D’ailleurs, ils étaient craintifs du reste de l’humanité, et
se regroupèrent, se retrouvèrent, en des tribus étranges qui quittèrent les
villes et subsistèrent tant bien que mal dans des zones sauvages de campagne.
Enfin,
les derniers punis furent « sur-magnétisés », comme noyés dans
l’inconscient collectif et pouvaient à
n’importe quel moment s’exprimer des heures durant, semblant réciter un savoir
sur un sujet précis, en une langue syncrétique, à qui voulait bien essayer de
comprendre. Ceux qui avaient su respecter autrui découvrirent la connivence de
ne pas exprimer une partie des accords et désaccords que toute conversation
implique.
Des
animaux rampants, volants, quadrupèdes, arrivèrent en tous lieux et ne furent
jamais chassés. Certaines tribus attaquèrent le bitume des routes et la
végétation fit le reste.
Les
moins secoués par la naissance de Gaïa organisèrent des colloques. Confusément,
lorsqu’un homme-neurone, un homme-animal et un homme-mémoire étaient
rassemblés, on pouvait comprendre les griefs, requêtes et ultimatums de la
planète.
Elle
avait longtemps rêvé de nous pendant sa « gestation » ; son plus
grand espoir à notre égard était que nous protégions sa vie, plutôt que nos
états mettent sa mort dans la balance des tractations politiques.
De
grands travaux prirent place, mais malgré six milliards d’individus, de moins
en moins d’êtres humains se considéraient comme autonomes, ou sinon avaient très
peur de ne le rester longtemps encore. La terre semblait avide d’informations
que trop peu possédaient, sa soif d’apprendre était insatiable. Nous comprîmes
l’étroitesse de notre esprit, quand elle annonça que ses prières lui faisaient
percevoir toute forme de vie intelligente. Ceci non seulement sur terre, avec
certaines espèces animales, mais dans l’univers tout entier.
De nouvelles activités astronomiques prirent place,
d’une part pour voir l’origine des émissions de pensées planétaires dans l’univers,
ceci dans nos observatoires, mais aussi pour tenter par notre pensée, liée à
Gaïa, de percevoir l’ambiance, la connivence et le savoir de l’univers, ce qui
était facilité en tout lieu sacré.
"Le folie ça vous prend tôt, puis ça vous
rend marteau, comme preuve Antonin...Artaud" Gainsbourg S.
Pour Estelle et "La révolution sexuelle n'a pas eu lieu" de Mlle Cahen Judith |
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Le premier amour (Dieu est un salaud) Dieu a fait l'homme à son image…soi-disant. Soi-disant! Parce qu'il est inconcevable de concevoir une image de Dieu, même s'il semble s'apparenter à la lumière et à l'espace… Alors, qui étions-nous, pourquoi nous-a-t' il choisi comme représentants ? Nous procédons bien de la lumière et de l'espace, puis de la Vie… La Vie, en serions-nous l'apogée ? L'échelon ultime, avant son opposé ? L'échelon ultime, juste avant de trouver mieux que nous ? Où alors, comme le futur nous dépasse, sommes nous vraiment sensés être là jusqu'au bout ? Et quel bout ? Quand tout autour de nous le temps semble aimer les cycles, les recommencements…avec des naissances, des maturités, puis des décrépitudes et des morts… Ainsi, l'éternel ayant choisi son Pygmalion, son égérie, nous voudrait-il à chaque fois dans le plus grand des cycles ? Sans plus pouvoir savoir son but, puisque nous nous cachons tant le fait que nous puissions avoir une fin sans que ce soit la Fin…Et que tous nos soucis tournoient envers nous-mêmes… Et si les surprises des temps futurs n'étaient pas si agréables ? Les instruments d'analyse sub-quantiques pouvant être en eux-mêmes des outils destructifs d'espace-temps, et la course vers les sublimations énergétiques de la matière, équivalentes des énergies de l'univers, malheureusement pouvant induire l'apparition de distorsions équivalentes à des " singularités ", ces points qui courbent l'univers ? Car au risque d'être discursif, nous n'avons plus 3 mais 5 états de la matière…de solide/liquide/gazeux la science considère maintenant aussi les états super-massifs, où la matière s'écroule sur elle-même en augmentant sa densité volumique (trous noirs), mais aussi l'état dît " plasma " où un gaz n'a plus de volumétrie stable parce qu'il déchire les liens magnétique de ses atomes (éruptions solaires). Et que devant les 4 forces physiques régissant notre univers observé, qui pour l'instant ne sont pas unifiées, des esprits cartésiens s'échauffent et nous ramènent d'étranges mots du passé comme " nucléosynthèse " ou " découplage matière/rayonnement ", mots qui sont autant de guides vers ce que la science-fiction appelle téléportation ou encore voyage spatial en vitesse supra-luminique…
Or, si le temps nous est une donnée quantifiable, la notion subjective en est la plus belle représentation, mais elle nous demande d'être. Et nous serions le maillon irréductible de la subsistance d'un futur alors que nous saurions si bien le détruire par une petite erreur infime? Et si une quête de pouvoir par des manipulations techniques de nouvelles connaissances abrégeait bêtement notre univers ?
Alors comme on l'eut dit nous aurions terriblement besoins les uns des autres envers la stabilisation de ce qui nous manquerait ! Car si le temps peut-être altéré pour l'instant ce ne sont que des suppositions que seuls sont à même de mener nos esprits. Alors par exemple, dans la souffrance d'une perte de lien au champ magnétique terrestre beaucoup d'espèces du règne animal auraient des problèmes de déplacement, dont nous saurions nous prévenir, peut-être entre-apercevoir, par les signes d'animaux domestiques par exemple. Mais connaît-on assez l'amour pour prévaloir sur les instincts animaux de reproduction ? Cette perspective ne laisse pas de bon augure pour la conservation des espèces… Et l'homme bien seul quand il oublie si vite la valeur des diversités. Et si l'on n'y a pas, rarement, pensé auparavant, le dos au mur en obligera sûrement plus d'un à se rechercher. Quand les vols nuptiaux n'auront plus cours que dans nos yeux, que le nid d'abeille un souvenir dans un pot de fleurs, et les nids de bien vilaines boules de gui ? Le choix du lendemain restera-t-il le meilleur devant l'inaltérable exemple de la civilisation de l'Atlantide ? Car ce choix existe…Par le fait que si dans le futur l'espace-temps s'altère le présent s'en ressent. Et que dans ce mythe nous concédons bien souvent aux habitants de cette " ville marine " une avance technologique inexplicable, trop anachronique, pour l'époque. (cf. la cafetière italienne à taille océanique / fausse île viable à écluses) Viendra peut-être un jour où sur cette terre " bonjour " aura un lien trop étroit avec aujourd'hui et où un lever de soleil émerveillera toujours par nouveauté plutôt qu'encore par renouveau. Ces jours là nous offriraient un temps palpable…super ! Mais à l'instar de tout repère matériel devenu flottant entre l'être et le devenir, le virtuel et le figé. Mais, si ici, un jour, vient un lendemain qui ne veut plus rien dire, s'élèveront alors de nombreuses passions sous l'impulsion devenue trop primitive de nos intentions. Et si ce n'est plaisirs des Dieux alors gardons-les, mais si l'Amour semble favoriser le présent et les attentes alors que faisaient Adam et Eve si tôt dans l'histoire humaine ? Posés là de bien étranges créatures dont on eut dît qu'elles fautèrent, serait-ce parce qu'elles prouvent le même défaut de joyau, la connivence lente qui s'établi dans l'échange ? Et qu'ils cherchèrent par l'amour, de la vie à la mort, par la mort qui semble exclue du lot pour nos tourtereaux, l'étrange survie dont on évite bien sûr de parler de l'aspect consanguin ? Dans ce jeu leur sort ne semble pas très enviable, pauvres projections d'un meilleur de nous-mêmes qui avait quoi à faire là ? Censés parachever nous revoici aux origines, dans l'éclat de rire d'une grande blague, et que ce soit sans révolte ? Pour ce envers quoi nous sommes, et ceux envers qui nous pouvons poser les questions brûlantes à nos lèvres, avant notre " question " historique… Pourquoi donc une pérennité devenue aléatoire devant nos calendriers mais qui semble servir d'image à certaines prières ? J'achève violemment ceci pour nous rappeler que " un jour " n'est que la révolution sur elle-même de celle qui nous colle aux pieds, que " monothéisme " ne veut rien dire si nous voulons bien accepter par trop forte probabilité que la Vie puisse aussi être, ailleurs…différemment exigeante envers ses amants (es).
EVE A ADAM HORS SAISON... E : Puisqu'on est deux montés au cieux, peut-être, mais deux… Et que j'te dis qu' j'suis pas d'ici… Ne la mange plus, pas…si… A : Aux cieux ? Empoisonnés par ton don, que je ne voulais? Parfois oui, parfois non, tu vois ? J'en prends pas tout le temps, même venant de toi. E : Et pauvre ami, te revoilà…deux ni d'ici ni de là, ni haut ni bas. Le troisième arrivera t'inquiète pas. IIIIIIIIIII..............mmortels OOOOO..............cultés UUUUU..............nifiant " Et si un jour, il ne reste plus rien, tu sais d'où je viens... (…) " " Car entre Eros et Thanatos, Mesdames, Messieurs, dans leurs synthèses c'est assurément Kronos qui pleure oublié. " " Et qu'avant tout être humain les 3 Règnes (Minéral, Végétal, Animal) nous gardent bien ici de…nous-mêmes. " Vouliez-vous des sources ? Encore m'aurait-il fallu savoir lesquelles… " L'essentiel est invisible pour les yeux "
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