Le garçon et sa terre

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SOMMAIRE

 

            Le garçon et sa terre: Une lecture mystique interdite dans un livre poussiéreux et tout va très vite.(181 mots)

            Evocations: Un sourire donné n’est pas toujours perçu comme on pourrait le croire.(793 mots)

Le secret en partie dévoilé: Trop de questions on déjà leurs réponses, incomprises et discrètes.(360 mots)

Souffle brûlant: Hommage au dragon qui nous aimait.(905 mots)

Un travail de rêve: Les activités oniriques dirigées figent l’esprit mais sont une aubaine…(781 mots)      

Jeu Terres: Petit jeu de la vie interplanétaire.(212 mots)

Hommes de mer sans nageoires: Les reclus cachés de l’Atlantide ont-ils besoin de nous ?(489 mots)

L’éveil  : Quand la Terre reprend des droits étranges sur la pyramide écologique.(831 mots)

Mauvaises nouvelles des étoiles (2768 mots)

Le premier Amour (Dieu est un salaud) (1196 mots)

 

 

 

 

Le garçon et sa terre

 

Lorsque la terre trembla, nul n'avait prédit ni ne conçu à l'instant que tous subissaient la secousse. Le globe entier s'était craquelé, pendant 24 H. Les sismographes locaux des pays à risques étaient durs à décrypter. Les ondes de chocs aux multiples épicentres ne donnaient pas d'explication causale au phénomène.

Les villes ayant trop souffert du séisme, de nombreuses habitations inutilisables et meurtrières furent condamnées par les forces d'intervention déjà surmenées.

Les religions y virent pour certaines un avènement, un avertissement, en tous cas une charnière de l'humanité sans cause humaine.

Pourtant nul n'avait vu le petit Erwan qui dans son grenier, un vieux livre ouvert entre les jambes, examinait un globe terrestre. Il l'avait monté là du salon. Le livre poussiéreux était simple à lire et ses instructions faciles à mettre en oeuvre pour ce jeune d'une dizaine d'années.

Avec les aiguilles à tricoter de sa grand-mère, Erwan avait piqué sur le globe tous les points nommés dans un tableau du livre. Avec la dernière aiguille, le petit garçon s'était figé, cristallisé par la mort dans son dernier regard vers son activité.

 

 

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Evocations

 

Un jeune homme, vêtu simplement, entra dans le métro. Son esprit était limpide et serein, ce qui rendait son visage radieux. Insouciant et nageant dans un bonheur sans cause il balaya le wagon du regard absent de ceux qui n’ont rien à dire. C’était sa manière de dire bonjour à ces inconnus assis dans les carrés de sièges face à face, rencontres éphémères qu’il ne reverrait plus. Une envie sourde le taraudait ; il voulait faire partager sa joie d’être un instant avec tout ceux là, mais la bienséance et la timidité l’empêchait de s’exprimer ouvertement. Alors, sans mots, il communiqua son plus beau sourire, lèvres serrées et pommettes en saillies, les yeux pétillants des étincelles de ses pensées. Il regarda encore les passagers du wagon de métro, avec ce masque facial qui ne se voulait pas forcé. Quand la rame démarra il s’adossa contre les portes, satisfait de son effort gratuit d’humanité.

Le plus âgé des passagers le dévisagea longuement, avec l’aplomb des vieux qui croient encore au respect de la jeunesse pour l’expérience de sagesse que le temps grave peu à peu sur les corps vieillis. Ce sourire jeune lui rappelait sa jeunesse, insouciante, où son innocence du monde à venir lui permettait de ce sentir responsable mais pas coupable, jamais. A sa surprise, une telle régression dans son passé à la vue de ce jeune désinvolte lui fit marmonner quelque mots inaudibles, ce qui lui fit porter instantanément le poids des années, le ramenant dans le présent amer. Il se rendait compte que seuls les vieux ou les grands solitaires parlaient seuls et le frisson glacé de la folie gâteuse lui parcouru la colonne vertébrale. Jamais il n’avait aussi bien compris, sans aucun mots dans son esprit, le fil du temps qui élabore et dégrade une personne, jusqu’à sa fin. Il lui sembla voir en ce jeune l’expression de la mort proche qui n’attendait que son  bon vouloir pour enfin répondre à toutes les questions sans réponse que son existence lui avait posé ; Ce songe éveillé le laissa perplexe, et il en voulu au jeune de lui faire découvrir de telles leçons. Il y perdait la supériorité de son âge où il croyait avoir tout appris, et se sentait ébranlé dans ses convictions. Dans sa douleur il insulta intérieurement cet enfant innocent d’inconscient et tressauta de plaisir, à l’idée que le jeune aurait beaucoup d’épreuves à vivre et qu’il ne se doutait de rien.

Une jeune femme qui venait de perdre son meilleur ami était en pleur, assise seule dans un carré. Elle était encore dans cette bulle où l’on croit à la subsistance du défunt malgré la mort, et où la prière ressemble à un dernier dialogue, pleine du regret des phrases qui ne seront jamais dites et du remords des explications à jamais inexprimables. Son état de peine était tel qu’elle n’avait remarqué que les dents blanches du sourire, à travers l’abondance de ses larmes. Elle cru ressentir alors toute l’incompréhension du monde face aux douleurs de la vie, puis elle fut choquée de la parfaite opposition de ces deux sentiments si forts, exprimés si proche l’un de l’autre. Plutôt qu’annuler sa douleur, le bonheur reçu lui claqua sa peine solitaire au visage, qu’elle détourna pour retrouver l’intimité particulière que le souvenir du mort lui imposait de manière exclusive. Dérangée par cette intrusion dans son petit monde, elle en voulu aussi au jeune homme qui la rappelait à la réalité, détruisant pour ces quelques instants de voyage l’intégrité de son sentiment. Il n’y comprenait rien, se disait t’elle, et n’y comprendrait jamais rien.

Le dernier des passagers, une jeune racaille aux aspirations de caïd dans son quartier, était avachi dans son siège, les pieds sur celui d’en face. A la vue du sourire béat de ce blanc-bec, sa nervosité naturelle et sa fierté le figèrent dans une paranoïa dont il n’avait jamais conscience ; sans aucune connivence possible avec l’étranger, la compétition se mettait en place. En son fort intérieur il railla le plaisir brut qu’on lui démontrait et sa bouche se tordit en un vilain rictus moqueur, apanage du vainqueur d’une guerre inconnue qui pour lui avait eue lieu. Il connaissait les embrouilles et les galères, et dans son esprit pris place le dédain face une imbécillité  dont lui seul était certain ; le gars au sourire était faible et n’avait rien vécu.

Le métro ralenti avant la station suivante, ses freins grincèrent, puis il s’immobilisa. Les  vérins soupirants libérèrent les portes coulissantes du wagon. Les quatre étrangers qui l’espace d’un instant s’étaient connus du regard se levèrent et sortirent. Chaque vie reprenait son chemin, et l’oubli effaçait doucement ces visages qui s’étaient rencontrés, ne laissant qu’une image informe et changeante, seule compréhension résiduelle de ces instants communs..

 

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Le secret en partie dévoilé.

 

Dans cette forêt, un sentier étroit qui serpente jusqu’à une falaise au pied de laquelle se trouve l’entrée d’une grotte.

 

Dès l’entrée, un pont de cordes se tend au-dessus d’un lac. Il mène à une corniche étroite d’un pied à peine. On se déplace en crabe vers l’une ou l’autre des extrémités de la corniche, qui possèdent chacune une ouverture.

 

Celle de gauche mène à une salle hémisphérique éclairée en son centre par un feu aux couleurs étranges. Souvent les visiteurs y somnolent, bercés dans leurs songes par les reflets étranges des parois.

 

Celle de droite mène à une pièce qui semble taillée par l’homme. En son centre un bureau derrière lequel un homme est assis. Il semble ne jamais dormir, ni manger, personne ne l’a jamais vu se lever, ni sortir de cette pièce mal éclairée.

 

A ceux qui le questionnent, il répond des bribes de phrases incompréhensibles mais concises et ne se répète jamais.

 

Parfois il se bloque devant une question répétée, en ouvrant une bouche hébétée. Il prend alors son crayon et griffonne frénétiquement un gribouillis sur un bloc de papier. Puis il le tend d’une main agitée et demande à ce qu’on le déchire.

 

Plus rarement, il lui arrive de sursauter devant certaines personnes et c’est alors toujours la même phrase qu’il dit sèchement: « Allez dormir à côté ! »

 

Cet « homme éternel » suscite tant de curiosité que les villages environnants la forêt commencent à ragoter. Il répond effectivement aux questions les plus diverses et ses phrases sont des énigmes que nombreux s’évertuent à décrypter.

 

Vénéré comme un oracle nul ne cherche à savoir si c’est une machine ou un homme. Ce n’est pas ce qui importe. Il a dit une fois qu’il faudrait un jour lui trouver un remplaçant, ce qui tend à prouver qu’il se croit mortel, c’est tout.

 

J’espère qu’un jour, de bouche à oreille, parviendra jusqu’à vous le lieu où on peut le trouver.

Parce qu’à moi lui demandant qui il voulait voir, il m’a dit : « Perds son »

Donc je me tais et garde secrète ma visite, d’une part, et ne vais plus jamais le voir, d’autre part.                      

 

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Souffle brûlant

 

Dans une grotte au plafond voûté comme une nef d'église, un dragon sommeille dans la pénombre. Si jamais dans ses rêves il bouge, ce n'est qu'une paupière qui s'ouvre sur un œil rouge. Son songe est bien souvent le même : cherchant en lui le feu qui le ronge, il éternue d'une flamme brûlant tout à la ronde.

 

En de rares occasions, il s'est épris de certains hommes et leur a même parlé. Bien souvent ces êtres lui ont déplu par le commerce qu'ils voulaient faire de sa force. Depuis, il les craint plus qu'il ne les hait, car son esprit pointu ne s'accorde comme jeu que la ruse amusée de la connaissance. Ce n'est qu'alors qu'il s'est fatigué des torves et s'est plongé volontairement dans une nuit sans fin.

 

Cette histoire m'a été contée par des fées des airs, qui croient qu'originellement le dragon était leur grand frère. Elles cherchent tout comme lui la raison de ses flammes. La plus téméraire l'ayant approché de près dit avoir entendu ses rêves : la colère contenue de sa solitude et la nostalgie de ses jeux d'esprits avec les hommes semblent couver la flamme qui l'habite.

 

C'est pourquoi je la suivrais demain à sa rencontre, sur les chemins cachés des forêts environnantes. Elle me laissera à sa porte, et je devrais alors le réveiller et entamer la discussion avec lui. Je ne suis pas le premier à tenter cette entrevue, et des autres nul n'est revenu.

 

J'ai pris conseil au village et un autochtone a accepté de m'accompagner :

 

-           A deux nous serons protégés mieux que seul

-           On cernera mieux l'affaire

-           C'est ça.

-           Et il parle ?

-           ça reste à voir

 

Il m'a montré les chemins à prendre aux carrefours de la forêt. Puis des fées sont apparues mais elles brillaient si fort que nous ne pouvions toutes les regarder.

 

-           C'est encore loin, j’vois plus la fée.

-           Pis c'est encore plus dur depuis que les autres sont parties.

 

La pente s'accentuait et notre ascension ardue nous coûtait des crampes après la sueur dans des vêtements qui semblaient gêner nos pas. Nos pieds glissaient souvent sur des pierres moussues et le soleil allait se coucher quand nous vîmes l'entrée de la grotte.

 

-           Comment tu réveilles un monstre toi ?

-           Comme un môme, j' lui parle et on le secoue

-           Mais là vu la masse on va s’faire plaisir de pas le toucher, j’préfère.

-           Hum, ouais on va juste lui faire plaisir.

-           Comme apéro p t'être.

 

Le réveiller ne fut pas une mince affaire. Nous lui soufflions sur les ailes qui de diaphanes et translucides passaient à une irisation de l'arc-en-ciel alors que les quartilages prenaient une lueur blanchâtre irradiante et nacrée.

Puis nous nous sommes placés de chaque coté de sa gueule qui n'avait pas bougée, et avons enflammé des torches du côté de l'entrée de la grotte.

 

La fée téméraire est revenue, elle seule sait ne pas se brûler aux flammes quand elle veut vibrer pour disparaître. A la vue du dragon et de ce que notre présence lui avait fait, elle s'est posée sur son front et à semblé s'endormir. Mais de sa voix fluette elle nous annonce ce que rêve le dragon et nous l'explique.

 

Il dit qu'à trop aimer les fées les hommes l'on trop nourri d'offrandes et qu'il ne porte plus son poids en vol ; que ses rêves le nourrissent et qu'il veut que l'on remporte tout après notre passage. Que notre présence vibre en lui comme du feu et que ça appelle les fées. Et qu'en restant, les fées attirées par ses rêves et la nuit il nous faudra éviter qu'elles se brûlent à nous car il enfermera dans leur vision nos torches dans du cristal mais ne veut pas nous le faire subir.

 

 

Elles se mettent à arriver et souvent pleurent en disant qu'en fait il éteint d'opacité nos torches et qu'elles confondent rêve et réalité.

Effectivement les plus fragiles très curieuses tournoient dangereusement autour des flammes trop stables. Nous brassons donc l'air et décidons d'un jeu. Nous demandons au dragon de nous laisser nous enflammer et en fait nous bloquons des encens sur les torches. Puis nous lui disons d'enfermer le feu alors que nous respirons très fort en soufflant sur les volutes.

 

Les fées nous disent voir des branches de cristal se consumer et noircire. Le dragon commence à jouer avec et telles oiseaux libellules elles peuvent se stabiliser sur des volutes de fumée.

 

Les fées des airs virevoltent dans la grotte, portée par les vents du rire du dragon. Sous l'action des encens il a retrouvé une mémoire qui lui plait. Il a pris connaissance de son lien filial avec elles : il est leur amour sublimé parce qu'impossible, et le gardien des titres de leurs fariboles. D'une durée de vie qui dépasse la leur, il les rappellera à leur descendance comme blagues discrètes sur le passé de leur race.

 

Nous nous sommes perdus en sortant en pleine nuit dans ces bois parce que les fées sont bavardes et qu'en marchant nous avons dus éteindre nos torches.  Le dragon semblait sentir les champignons de la forêt de très loin. Tels phares les fées les suivant dans le noir nous avions dû quitter le sentier et la trame des clairières était bien moins sûr à la descente.

 

Au village les anciens ont pris notre histoire au sérieux, et depuis les chasses au champignons se font dans le respect.

 

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Un travail de rêve

 

On s’amuse souvent plus en rêve qu’en réalité. Du moins on y est plus fort qu’en vrai et parfois on y découvre sa nature. Je suppose que si Dieu existe, il y va parfois faire un tour pour se rassurer sur notre nature profonde. Mais le rêve montre aussi les frustrations passées et parfois est un avertissement flou, au présent, des réalités futures.

 

Ils étaient un peu rongés par le manque de sommeil dans une société où le travail n’existait plus. La Terre était un merveilleux vivier pour la pérennité de leur système. Leur décadence venait du fait qu’ils se l’étaient appliqués à eux-mêmes. L’avidité de certains hommes, sur Terre, permettrait que leur projet aboutisse sans qu’ici on n’en sache trop rien.

Quelques pertes de mémoire et le tour était joué. Nos rêves étaient dirigés vers une activité spécifique et nos êtres oniriques ne ramenaient pas toujours nos pensées pérennes mais se perdaient un temps, loin dans l’espace. Les plaisirs saints se faisaient alors avec effort et les tentations difficiles à refuser.

 

Notre inconscient sensible et notre cerveau sous-utilisé étaient une aubaine qu’avec certaines règles simples il était facile de saisir pour nous utiliser. Cependant la paix intérieure servit d’alarme à l’esprit humain et notre sommeil savait ruser nos sentiments devant la machine sociale. De plus, les rêves révélaient parfois nos intentions profondes et les hommes étaient alors à même de percevoir, pour certains, le futur qu’ils voulaient affermir, ou leur passé que leur inconscient malmenait au gré des vents du plaisir, du remord, des frustrations. Parfois ce temps parallèle à celui de la vie pouvait donc receler des clés de notre avenir, ou du moins les trésors de notre mémoire.

 

Assujettir nos rêves à une autre activité provoquait au matin une lassitude de plus en plus grande. L’esprit troublé développait alors ses défenses qui passaient par l’oubli du repos onirique. Ceux qui savaient le retenir s’aperçurent de cette perte. Puis vint le temps où la fatigue aidant, la pureté des rêves s’altéra ainsi que leur faculté réparatrice. Les certitudes troublées devaient alors se poser tels codes que l’on était certain de retrouver, une sorte de rituel d’éducation.

Des rêves revinrent, où nos actes étaient encore moins coordonnés à notre volonté que dans la réalité. Les plus vertueux, horrifiés de leurs actions nocturnes où ils n’agissaient plus qu’avec un instinct primaire, perçurent qu’ils redescendaient l’échelle de Jacob, évolution de l’animal à l’homme.

Ils virent alors des choses impossibles, matérialisation des concepts abstraits que leur esprit voulaient comprendre. Pendant la nuit, s’accrochant à ces symboles, ils virent aussi la réalité. Le transfert de leur impulsions dans un monde inconnu au travers de corps qui n’étaient pas le leur. Puis percevant l’inconscient collectif, manne des symboles archétypes, et les aspects passionnés de la volonté, engendrant fantasmes et frustrations, beaucoup décidèrent de se surpasser.

La méta position, faculté de se placer en surveillant de soi-même, leur fit prendre conscience de deux choses. Le contrôle qui était imposé à leur esprit, et les lueurs émanant de leur esprit, tendant à effacer les symboles d’abstraction.

 

Déjà sur place certains clones discrets avaient disparu dans la nature après une sortie d’usine et se terraient dans un mutisme névrotique, le rêveur usurpé cherchant à établir son degré d’autonomie et les moyens de le contrôler. D’autres clones avaient été abattus après des crises de colères et des massacres comme on sait si bien les faire.

Certains rêves collectifs avaient donc pris naissance sur Terre, sortes de grandes fêtes attractives où la nomination des personnes était tabou. Elles se finissaient trop souvent en carnage après la visite d’inconnus, terriens corrompus ou copies humaines oniriques que nos lointains voisins dirigeaient.

Emerveillés par l’art, ceux-ci restaient pourtant hypnotisés devant nos créations mentales, celles là même qu’ils étaient en train de détruire dans leur besoin de survie. Après la colère d’avoir été manipulé, l’erreur évolutive qu’ils avaient expérimentée emplissait les rêveurs libérés d’une profonde tristesse pour ce peuple. Il nous permettait en fait d’éviter une catastrophe future à la limite de l’imaginaire.

 

Lors des fêtes oniriques, certains des leurs réapprenaient le dessin, disparaissant dans de vastes gribouillis informes, souvent monochromes, expressions d’un cri de regret devant ce qu’ils tentaient de redécouvrir : leurs sens réels et un esprit sans charge.

 

Il semble que physiquement une guerre fit rage chez eux, laissant de nombreux morts derrière elle. Ces êtres parurent de moins en moins dans les rêves et toujours en pleurs. Nul ne sait ce qu’il est advenu de leur usines. Peut-être un jour les survivants nous feront-ils visiter un monde nouveau par nos clones cybernétiques, s’ils ne les ont pas tous détruits.

Espérons aussi tirer profit du danger que nous courrons sur Terre, vu la décadence qui s’esquisse déjà ici.

 

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Jeu Terres

 

Si la terre est ronde, elle n’en est pas moins très longue. Alors plutôt que d’y marcher en tout sens, souvent je m’assois et me laisse porter. C’est alors elle mon vaisseau et nous filons plus vite que tout ce que l’homme sait faire, autour du soleil.

 

Si la terre voyage beaucoup, elle n’en tourne pas moins en rond. Alors plutôt que d’y rester bêtement immobile, j’envoie mon esprit plus haut que l’atmosphère et après le vide, je cherche l’eau.

 

Parce que très loin ailleurs, je parie que l’eau à mis le feu à la vie et que peut-être, il faut parier, peut-être ailleurs quelqu’un fait comme moi. Les remouds que lui et moi faisons sur notre gros caillou spatial respectif s’enflent en vagues cosmiques et il se met à pleuvoir sur une autre planète qui n’attendait que cela.

 

Alors on joue à trois sans savoir se parler, tout en sachant ce que l’on sait, et je vous assure que parfois on entend l’univers rigoler.

 

Mais même si la terre est un gros joujou avec lequel beaucoup peuvent s’amuser, j’ai des fois si peur de le casser que l’univers s’étonne, ne rigole plus et se met à pleurer. Alors, il pleut sur un autre caillou et l’espoir renaît.

 

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Hommes de mer sans nageoires

 

Dans leurs demeures sous les flots, grottes troglodytes ou de pierres taillées, ils ne craignaient pas la mer, mais les vents.

Dans leur tour d’aération centrale, précaire flèche sur une base d’arcades, parfois s’engouffrait le souffle des humains sous la forme d’effluves polluées. Les habitants de l’Atlantide confondent en effet souvent l’air frais avec la joie de « nous » voir construire des cheminées. Comme leurs seules boissons sont celles des nuages, ils aiment à les attirer.

Mais parfois dans leur cuve, y’a de bien joli coulis de bitume dont ils peignent les murs avec un diluant miracle qui irise leur base peu éclairée.

 

Ils ne craignent pas les navires de passage au large de l’îlot non loin duquel ils ont construit leur base. Ni ne regrettent d’avoir à jamais perdu la terre ferme.

 

Ils eurent à fixer leur bulle vitale aux fonds marins, et restent maintenant dans la crainte de certaines marées violentes. Les courants sous-marins ont changé, l’observateur de la tour a vu et revu les mêmes embarcations s’approcher, puis repartir…

Les secrets ne sont plus. S’ils accueillent des nouveaux venus, le conseil risque bien de revoir toute la vie sociale interne.

D’un écosystème interne précaire, bien souvent les enfants participent aux rénovations des fondations, en fouinant partout avec la carte de la cité. Les plus grands, alors, colmatent les zones à risque, ou font appel aux techniciens. Ceux-ci en rapport avec l’Architecte du Conseil, établissent des stratagèmes de remplacement des plaques constitutives de la bulle vitale.

 

C’est ainsi qu’ils eurent il y longtemps l’idée de mettre des hublots de verre en certaines zones. Après la fête suivant cette réussite, l’Administrateur Social d’Atlantide avait fait sa première erreur.

Le seuil de population maximale augmenté, la ville s’était enfoncée peu à peu. Avant l’engloutissement, des meubles, des édifices, avaient dû être abandonnés. Puis la cheminée avait été rallongée.

Mais les pressions de l’Océan se font maintenant plus fortes. Les tables de travail regorgent de maquettes dans des cuves, de plans griffonnés de modifications qui s’envolent quand la salle du conseil s’ouvre, et lors des discussions les esprits s’échauffent.

 

Si on ne trouve pas le moyen de soulever la ville, vite, peut-être avec l’aide de gens du continent, d’autres salles de jeux se verront le théâtre d’un désastre. Mais les personnes accueillies, si elles connaissent la mer, n’ont jamais fait que voyager dessus. Leur conseil est terrible. Retourner à terre, demander l’aide inter-nationale…impensable.

La tour de guet est ouverte le soir aux groupes religieux, qui scrutent les étoiles.

« Enfermons-nous avec de l’air »

« Décollons dans les étoiles avec de l’eau »

« Fouillons les tréfonds »

Ce sont les dissensions des mages du conseil, attendant que les techniciens fiabilisent les réflexions non révocables.

Les contes du soir sont plus difficiles, les livres prophétiques restent sans sauveur, ni solution.

Sa sécurité menacée le peuple a peur et les accueillis pleurent devant tant de beauté et d’orgueil.

 

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L’éveil

 

 

Le son primordial, le verbe, apparu plus fort que jamais. En un jour seulement, les êtres humains se virent dotés de nouvelles possibilités de communication. Elles furent classées en trois grandes catégories : la télépathie, l’empathie animale et le courant-mémoire.

Malgré la légendaire rapidité d’adaptation de l’homme, ce bouleversement ébranla les structures sociales de la race humaine. Ces nouveaux pouvoirs ne durèrent qu’une semaine, mais leur achèvement fut en définitif plus spectaculaire que leur présence.

 

La télépathie, tout d’abord, fut utilisée de diverses manières.

Les jeunes s’en servaient pour se rappeler la joie de moments communs. Cependant leur mémoire en pâtissait et l’oubli devenait un aperçu filant qu’il ne fallait pas poursuivre pour espérer conserver l’idée principale.

Les dirigeants les plus agressifs lançaient des ordres à la ronde, à tout le monde en même temps, troublant l’inconscient des esprits fragiles.

Cependant lors de diverses rencontres, certains purent apprécier d’entendre des mots qui reflétaient l’ambiance, si elle était positive, en des blagues indescriptibles nées de l’humour et de la joie de vivre communs.

Déjà donc, l’outil se faisait duel et ses utilisations tendaient vers des extrêmes dont les frontières étaient repoussées chaque jour.

 

L’empathie avec le règne animal eut d’autres effets.

Les propriétaires d’animaux domestiques se retrouvèrent à converser avec leur animal comme avec un ami. Ils perdirent alors parfois des amis véritables, par le fait même de la préférence qu’exprimait leur protégé.

D’autres personnes en apprirent beaucoup sur le fonctionnement social des espèces en général. Elles comprirent les dégâts subtils que l’être humain avait induit dans les écosystèmes.

Ainsi, à titre personnel, certains devinrent les défenseurs farouches de telle ou telle espèce particulière, quand d’autres avaient une relation spécifique avec un animal précis.

 

Le courant-mémoire fut le don le plus perturbateur. La connaissance infuse, l’omniscience, semblaient être établis. Certains orateurs zélés pouvaient évoquer en détail des idées philosophiques, religieuses ou artistiques. L’auditoire, sans prendre note, pouvait percevoir des nuances subtiles et les retenir.

Il semble que les mémoires individuelles pouvaient être ressenties par les groupes, mais parfois la compréhension logique de chacun s’en trouvait troublée.

Les abus furent nombreux quant à arracher des secrets à autrui. Parfois cependant, ces trésors perçus n’étaient utilisés que pour leur détenteur premier, afin d’apaiser ses regrets ou ses remords, par une nostalgie bienveillante et un optimisme sans faille.

 


 

Quand l’humanité compris, il était trop tard. La vie avait repris son droit. La terre s’était éveillée, en une naissance dont nul n’entendit le cri. Gaïa, la Terre-Mère, notre vaisseau, avait pris Conscience.

La pyramide écologique, de laquelle nous étions le sommet, fut décapitée.

 

Sans respect pour la pensée universelle, certains ne furent plus que neurones d’un cerveau gigantesque, déchus au stade végétatif, dans l’attente de leur utilité devenue impersonnelle. S’ils ne l’étaient, ils s’invitaient parfois en des lieux divers, sanctuaires, promenades organisées, fêtes. Souvent silencieux, ils vivaient la Terre, incomprise.

D’autres avaient disparus de la vie sociale, errant telles bêtes, vêtus des habits du jour de l’éveil, à jamais. Piégés au stade animal, l’état policier se refusait à les emprisonner. D’ailleurs, ils étaient craintifs du reste de l’humanité, et se regroupèrent, se retrouvèrent, en des tribus étranges qui quittèrent les villes et subsistèrent tant bien que mal dans des zones sauvages de campagne.

Enfin, les derniers punis furent « sur-magnétisés », comme noyés dans l’inconscient collectif  et pouvaient à n’importe quel moment s’exprimer des heures durant, semblant réciter un savoir sur un sujet précis, en une langue syncrétique, à qui voulait bien essayer de comprendre. Ceux qui avaient su respecter autrui découvrirent la connivence de ne pas exprimer une partie des accords et désaccords que toute conversation implique.

 

Des animaux rampants, volants, quadrupèdes, arrivèrent en tous lieux et ne furent jamais chassés. Certaines tribus attaquèrent le bitume des routes et la végétation fit le reste.

Les moins secoués par la naissance de Gaïa organisèrent des colloques. Confusément, lorsqu’un homme-neurone, un homme-animal et un homme-mémoire étaient rassemblés, on pouvait comprendre les griefs, requêtes et ultimatums de la planète.

Elle avait longtemps rêvé de nous pendant sa « gestation » ; son plus grand espoir à notre égard était que nous protégions sa vie, plutôt que nos états mettent sa mort dans la balance des tractations politiques.

De grands travaux prirent place, mais malgré six milliards d’individus, de moins en moins d’êtres humains se considéraient comme autonomes, ou sinon avaient très peur de ne le rester longtemps encore. La terre semblait avide d’informations que trop peu possédaient, sa soif d’apprendre était insatiable. Nous comprîmes l’étroitesse de notre esprit, quand elle annonça que ses prières lui faisaient percevoir toute forme de vie intelligente. Ceci non seulement sur terre, avec certaines espèces animales, mais dans l’univers tout entier.

 

De nouvelles activités astronomiques prirent place, d’une part pour voir l’origine des émissions de pensées planétaires dans l’univers, ceci dans nos observatoires, mais aussi pour tenter par notre pensée, liée à Gaïa, de percevoir l’ambiance, la connivence et le savoir de l’univers, ce qui était facilité en tout lieu sacré.

 

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"Le folie ça vous prend tôt, puis ça vous rend marteau, comme preuve Antonin...Artaud" Gainsbourg S.

 

Pour Estelle et "La révolution sexuelle n'a pas eu lieu" de Mlle Cahen Judith

 

Popriété au propriétaire du site (ndla) Reproduction interdite sans accord? Sylvie, à tes peloches, pardon, tes bobines (trombinettes et trombinoscope)

 

Mauvaises Nouvelles Des Etoiles

Où l’étonnement et la curiosité nous cachent la face cachée de l’iceberg

Notre groupe est décidé à conserver une trace de ce qui est arrivé à la population humaine. Nous ne serons jamais satisfaits de notre sort, même enviable, au vu de ce qu’ils ont fait au plus grand nombre. Nous les nommons les penseurs. Le peu que l’on puisse dire est que sans les avoir jamais vus, nous redoutons qu’ils reprennent contact avec la Terre. Notre destin a changé, nos perspectives dépassent l’imagination, à un point où ce texte fait office de structure à notre équilibre mental à la stabilité maintenant si fragile.

Les penseurs offraient au monde entier la possibilité de percevoir la future évolution humaine. Ce, selon l’extrapolation dans le temps de l’influence de chacun. Sous forme de voix audibles à la nuit tombée, ils cherchaient à expliquer leur présence, malgré la peur grandissante de toute la population. En chaque langue, dialecte, idiome, il leur était possible d’évoquer, tels mentors surdoués, des concepts dont certains n’étaient encore jamais apparus en rêve à quiconque.

Leur challenge était simple ; la terre, berceau évolué de la vie dans notre système solaire, avait un rôle à jouer dans la stabilité de l’équilibre vivant d’autres mondes dans l’univers. Ceci serait ou pas, selon le résultat des tests et épreuves que leur savoir ferait peser sur chacun.

Leur intervention n’était pas anodine. Berceau d’une technologie à la limite du concevable, la Terre risquait de ne plus être qu’un lien électromagnétique dans leur vaste dessein, sans contact humain.

Il n’y aurait pas de héros dans cette aventure, rien à gagner, sinon la honte de ne pas profiter des opportunités qu’amèneraient les penseurs. L’aubaine semblait telle que des groupes de sommeil se mirent en place, afin de retranscrire au mieux au petit matin ce que chacun avait entendu.

Nous, nous réunissions chez moi, au soleil couchant, et restions allongés des heures durant, murmurant le peu que nos esprits arrivaient à formuler. Un soir nous avons décidé de nous nommer les insoumis, car il était clair que la race des penseurs possédait un pouvoir tel qu’ils allaient traiter l’homme comme un cobaye, même s’ils nous laissèrent par la suite notre libre arbitre. A ce jour ils ont disparus de nos nuits, avant de renommer des groupes lors de leur dernières directives sur l’évolution de la planète, et nos volontés fragilisées les cachent. Ici commence la chronologie de ce contact ahurissant, qui à pour le moins modifié l’humanité tout entière.

 

Les penseurs nous assaillirent la première fois par l’association des peines et de leur rédemption, sentiments qui exprimés par leurs ondes avaient le don de faire pleurer et d’émouvoir. L’écoute de leur volonté devenait alors un problème de réalité intérieure. La sensation de peur avait joué chez nous tous au premier stade conscient. A la reconnaissance des voix exprimées, se scindant en trois personnalités distinctes, l’esprit comprenait l’importance de l’enjeu. Elles étaient d’abord celle d’un vieillard, celle d’une femme, puis plus tard, celle d’un enfant.

D’autres révèrent simplement cette nuit là et n’en eurent pas de souvenir le lendemain. Mais toute la population avait pu d’une certaine façon écouter ces voix selon leur esprit propre.

Certains avaient alors produit des couleurs sur leur corps ou en dehors, en une encre qui ne s’était pas encore vue et qui se révéla à notre stupéfaction les jours suivants.

La force du premier contact avait dépassé nos moyens habituels d’expression mais comme nous vîmes par la suite, un concept central revenait dans la bouche de la voix de l’enfant, soutenu alors par une approbation du couple étrange d’adultes.

C’est pourquoi, leur premier leitmotiv que notre groupe perçu fut le mot boussole décliné sous toute sa force. Il était le symbole du moyeu, axe rotatif principal, de leur intervention. L’homme devait se remémorer le champ magnétique terrestre, ses effets et les idées qui en découlaient, roses des vents aux multiples expressions, tant temporelles maintenant que spatiales.

Sans être dupes nous avions tout de suite perçus les vices cachés de leur expression. Nous n’étions pas des oiseaux migrateurs, donc n’avions depuis longtemps plus besoin de cet objet pour nous diriger. Il était clair qu’il nous faudrait ruser pour comprendre le but caché de certaines questions.

La terre était peut-être tout simplement en passe d’être envahie. Sous la tendresse se cachait peut-être le plus grand de nos problèmes : La prédation des hommes et femmes, humanité qui pourtant en cette charnière de millénaire prenait conscience de nombreuses manières de sa responsabilité quant à la sauvegarde de notre bien le plus précieux. Depuis des temps reculés l’homme à toujours eu un respect craintif des forces naturelles, de par la réflexion à laquelle son cerveau était capable, quasi unique protection en cas d’hostilité. Puis étaient arrivées des religions plus évoluées, mais toujours, en rapport à la peur de notre supériorité instinctive.

Ici le problème était différent. Censés aider l’homme, les penseurs m’avait rappelé une histoire fantastique enfantine. Un livre extra-terrestre avait été donné aux gouvernements afin qu’ils puissent développer leur technologie. Mais un débrouillard avait subtilisé un volume bien plus étrange qui n’avait pas été traduit. Avec l’aide des meilleurs linguistes le titre s’était avéré être : « Comment servir l’homme ». Cependant la traduction ultérieure était d’un autre acabit. C’était un livre de recettes, simplement.

Or, après nos premiers contacts nocturnes, notre équipe avait souvent ressenti une immense fatigue. C’était comme si les penseurs nous poussaient à produire des endomorphines naturelles, hormones de bien-être, mais qu’au réveil elles semblaient avoir disparu.

Quelque part, curieux et excités par l’étrange phénomène, les hommes perdaient les secrets les plus chers de leur condition. Beaucoup répondaient avec l’innocence du mouton à ceux que l’on ne savait pas être des pires loups. D’autres avaient trouvé là le moyen d’affermir leur puissance despotique, selon le vieil adage : « L’homme est un loup pour l’homme ». Les plus intuitifs d’entre nous sentaient l’aberration trop forte. C’était en général les artistes, qui se sentaient floués dans les œuvres, réalisations qu’ils avaient toujours su extirper de leurs concepts de beauté et de rébellion douce aux maux du monde.

Dès les prémices de nos doutes, notre groupe avait subi des pressions mentales et physiques diverses. Douleurs cérébrales, physiques, étaient devenues notre lot quotidien.

Puis vînt la preuve affreuse qu’une race copiait notre forme sans autre but que de ce nourrir du meilleur de la planète. Pour cela ils utilisaient un concept humain que des malheureux leur avaient expliqué pour fonder une base logique factice.

Dans un accès de schizophrénie contrôlée, j’avais fait parler leur responsable en mon esprit, puis traduit ses mots. Sous le prétexte de vouloir vivre sur terre après avoir fait exploser la leur, ils ne voulaient en fait que droguer les esprits les plus intelligents pour s’accaparer tels prédateurs notre système solaire entier, avant de repartir dévorer ce que Dieu, ou le hasard de l’évolution, avait bien voulu faire émaner dans l’univers. Fragile équilibre face au chaos de l’espace, ceux qui comprenaient le danger avaient organisé des défenses. Les animaux eux-mêmes étaient devenus des combattants hors pairs, mais l’intelligence humaine semblaient la seule à pouvoir résoudre définitivement le problème. Les laissant faire par laxisme, des personnes de leur race avaient déjà acquis de nombreuses bases mystiques de ce qui faisait de l’homme un être social, capable par communication d’échanger des informations de manière durables. Mais elles n’allaient jamais vers le mieux et la connaissance partagée, mais bel et bien vers le narcissisme le plus profond.

Certains d’entre nous étaient devenus télépathes sous leur influence, mais nous savons maintenant que cela crée des névroses obsessionnelles, et des altérations des groupuscules neuronaux.

D’autres avaient développé une fausse empathie avec les animaux, à la limite de croire communiquer avec eux, sans s’apercevoir que c’était l’apanage de nos ancêtres les singes, et en cela une énorme régression quant à l’évolution de l’Homo sapiens.

Une constante fondamentale avait été brisée en de nombreuses personnes : La symétrie de perception de tout objet, son, odeur. Ceci même si nos scientifiques les plus doués avaient cru déceler des différences fondamentales dans le fonctionnement de nos hémisphères cérébraux.

Exemple marquant pour mon cas après mon attaque psychotique de leur chef, je retenais les paroles d’une chanson ou sa mélodie, mais très rarement les deux simultanément.

 

 

Où la réflexion nous redonne confiance quant à l’issue du combat.

Tout animal un tant soit peu doué de raison, comme l’a montré Lafontaine dans la cigale et la fourmi, prévoit des réserves pour sa consommation. La boulimie est une maladie et ne saurait être un mode de vie.

Or, les êtres qui avaient commencé à apparaître semblaient ne jamais atteindre la satiété, d’où l’idée que sans qu’ils soient stupides, nous pouvions sûrement déjouer leur stratège.

De plus, ils ne possédaient apparemment pas d’appareil technologique réel. C’était donc la mémoire de leur nutrition qui leur permettait de se diriger. Or, dans un système solaire, si une planète bleue peut paraître très appétissante, manger le soleil c’est un peu comme vouloir jouer au cracheur de feu à l’envers.

Il devait donc pouvoir leur faire très peur. De plus, vu qu’ils avaient joué de nos peurs pour se développer, il nous fallait trouver les derniers éléments qu’ils seraient amener à goûter avec le dépit de leur dernier repas avant un long voyage de diète vers d’autres nourritures, et les apeurer avec.

Les objets des maisons, surtout ceux contenant nourriture ou boissons vides ou non d'ailleurs, s'imposaient comme micro-systèmes solaires, et les objets électriques se transformaient en rose des vents avant de frapper peu à peu, satellites, planète et axe central, avant que l'image recommence. En fait, ces boussoles virtuelles semblaient prises de folie, nous croyions à l'intérêt de re-percevoir les objets centre de ce type d'hologrammes.

L'effet pervers était l'hypnotisme qui s'en suivait et des sons crissant qui se transformaient en cris désordonnés de personnes en débandade. C'est par un courant hypnotique d'une onde d'identification qu'ils nous frappaient et la mémoire affective de nos enregistrements divers pouvait s'enclencher.

La pseudo télépathie qui s'en suivait était pourtant souvent à leur avantage, car beaucoup brûlaient d'envie avant d'utiliser leur réceptivité coordonnée aux sens tel le frisson.

L’ombre et le noir absolu semblent ne contenir aucune vie ; Il nous fallait un moyen pour les y attirer, et là ils s’autodétruiraient, avec un peu de chance. Le dernier système solaire devait avoir laissé un sale goût de lave en eux. D’où la chance d’utiliser le nôtre pour les mener au traquenard.

Détruire nos peurs d’un jugement divin ou d’une culpabilité de l’homme est le message primordial pour s’assurer de notre réussite. Le combat est engagé : notre foi et nos espoirs, sans la crainte ni la peine, devraient nous mener à la victoire sur ces vampires du meilleur que nous savons.

Moins nous les laisserons se propager, voyager, mieux la pérennité de l’homme sera assurée. Qu’en chaque habitation se prépare l’étrange subtilité rusée de les attirer pour qu’ils y disparaissent. Ceci ne résoudra pas la perte de nombreuses de nos impulsions, mais le temps passant nous réparerons nos erreurs et retrouveront notre sérénité.

Puissions nous sur nos routes et nos chemins ne plus jamais les rencontrer. Une guerre de ce type ne se gagne par aucune arme ni coup de poing mais bien avec le feu de nos croyances et la force de notre compréhension. La paix vient après la guerre, selon la vielle blague d’Aristote, mais c’est bien sur le même chemin qu’elles se trouvent !

A vous tous bon courage, confiance, et calme. Les ombres n’ont pas de forme autre que celle qu'on leur donne.

 

Miroir

L’eau devait donc se penser comme un feu bienveillant. Notre pétrole comme l’ambre le plus pur. C’était en fait une force obscure qu’il nous fallait utiliser, en faisant semblant de sa pureté. Ceci vu les irisations arc-en-ciel de ports pollués, peut-être anciens rêves des arbres dans leur effort ascensionnel. Dans cette même optique, nos réflexions sur l’évolution nous faisaient espérer une possibilité d’intégration des penseurs dans notre système écologique…mais surtout pas au sommet de la pyramide. La Terre pourrait-elle se satisfaire de ces énergies, les enfermer avec notre aide ?

Faisant le point il nous apparu que par combat, protection, ou laissé-aller, le savoir de l’humanité s’était de toute façon dégradé. Un nouvel ésotérisme découlant des manifestations qui avaient distordues nos sens se jetait là, pont tendu entre les sciences et la Mystique. Un soir, nous recherchions les traces historiques des ésotérismes divers, au Moyen-âge avec les sorcières, plus avant avec les contes celtes, puis les chamans…Et l’idée de plans d’existences nous devint insoutenable, quand nous perçûmes les premiers décalages temporels :

Un être casqué sur une peinture rupestre d’Amérique du Sud ?

Les dieux jumeaux des Dogons qu’ils attribuaient à une étoile qu’on sait aujourd’hui être une étoile double ?

Nos rêves ce soir là furent de tout acabits…sans gêne apparente notre esprit avait produit un mélange entre nos présents et diverses époques, autant passées que futures. Pendant le petit déjeuner tardif et face à la force de ce plan, le plan du rêve, nous nous sentîmes encore plus désemparés. Ce pouvait-il que les penseurs soient nos frères ? Ou plus précisément nos créations ? Au même titre que les fées sont dîtes avoir été à l’origine créées par l’imagination de l’homme ? Nous retrouvions nous alors devant nos monstres, nos « Frankenstein », selon le mythe du Golem d’argile ?

Toute l’énergie que nous avions utilisée à regarder les gens avec suspicion et à combattre mentalement l’Ennemi n’était donc que la façade d’un problème plus complexe, plus enfoui et caché puisqu’ en l’homme même ?

Nous nous séparâmes pendant un temps, afin que chacun se réconcilie avec son moi profond, et tente de retrouver l’origine des penseurs en la Terre même. Il sembla à tous qu’ils pouvaient être hommes, mais de quel temps, de quel plan ?

Il semble que nous pouvions percevoir des personnes qui n’étaient même pas encore nées, avec l’envie énorme de les aider, mais cela ne modifierait-il pas le flux du temps? Pouvions nous réellement maintenir le bien et éviter le pire ? Etait-ce dans la volonté divine de laisser un destin déterminé sans utiliser le libre-arbitre humain ?

Le climat semblait se troubler parfois, puis se rétablir, en corollaire les rencontres entre personnes inconnues dérivant vers de nouvelles amitiés étaient devenues de plus en plus rares. En certains lieux semblaient vibrer des colonnes d’air chaud, très magnétiques. Quand nous comprîmes que ces lieux étaient un espace-temps brisé, diverses alternatives se posèrent. Devions nous les utiliser ou les fermer si cela était possible ? La modification du passé était très dangereuse, une loi temporelle semblant être vérifiée… Etablie par M. Moorcock, appelée la loi Morphail, elle présente le flux temporel normal comme une rivière coulant vers le futur, mais recouverte de glace. Les colonnes magnétiques perceraient la glace en certains lieux, pendant un certain temps, mais la pente glissante du dessus est réelle. Seule le futur pourrait être atteint en fait, en brisant la réalité du flux réel, sous-jacent. La trame du temps n’est-elle pas déjà brisée ? Que réserve le futur pour ceux qui veulent le connaître ? La nature elle-même semble se rappeler de ce qui était, incapable de le rétablir.

La rivière temporelle, le flux le plus doux, brûle sous ces intrusions. Ce que nous prenions pour des voix insidieuses n’est que le flux devenu fictif de la réalité brisée qui cherche à subsister. Elle rend fou. La foi semble pouvoir fermer à jamais ces colonnes, mais nul ne sait ce qui les a ouvertes. Des êtres du futur en colère, peut-être, cherchant à éviter une quelconque catastrophe. Si l’avenir de la planète est menacé, que faire ? L’écoute de nos cœurs est peut être la seule à même d’amener des réponses. L’amour de la Terre avant celle de l’homme peut-être nous dira si ce ne sont pas les survivants du futur qui pensant bien faire ont provoqué le désastre. Seuls peut-être les morts de cette tragédie devraient parfois décider de s’incarner dans le passé si les Dieux reconnaissent le désastre comme évitable.

Ambiguïté alarmante, ce mal est-il nécessaire ? Une guerre partielle n’est-elle pas le moyen d’éviter une explosion totale, vu les mensonges au sujet du démantèlement des têtes nucléaires et le développement des satellites en orbites équipé de laser à faisceau ultra-dense ? Il y a quelques années les charges atomiques en explosions simultanées dépassaient déjà la résistance de cohésion de nos plaques tectoniques. La conscience de la Terre comme indestructible est peut-être l’idée qui permettra de laisser un mal pour un bien.

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Le premier amour (Dieu est un salaud)

Dieu a fait l'homme à son image…soi-disant. Soi-disant! Parce qu'il est inconcevable de concevoir une image de Dieu, même s'il semble s'apparenter à la lumière et à l'espace… Alors, qui étions-nous, pourquoi nous-a-t' il choisi comme représentants ? Nous procédons bien de la lumière et de l'espace, puis de la Vie…

La Vie, en serions-nous l'apogée ? L'échelon ultime, avant son opposé ? L'échelon ultime, juste avant de trouver mieux que nous ?

Où alors, comme le futur nous dépasse, sommes nous vraiment sensés être là jusqu'au bout ? Et quel bout ? Quand tout autour de nous le temps semble aimer les cycles, les recommencements…avec des naissances, des maturités, puis des décrépitudes et des morts…

Ainsi, l'éternel ayant choisi son Pygmalion, son égérie, nous voudrait-il à chaque fois dans le plus grand des cycles ? Sans plus pouvoir savoir son but, puisque nous nous cachons tant le fait que nous puissions avoir une fin sans que ce soit la Fin…Et que tous nos soucis tournoient envers nous-mêmes…

Et si les surprises des temps futurs n'étaient pas si agréables ? Les instruments d'analyse sub-quantiques pouvant être en eux-mêmes des outils destructifs d'espace-temps, et la course vers les sublimations énergétiques de la matière, équivalentes des énergies de l'univers, malheureusement pouvant induire l'apparition de distorsions équivalentes à des " singularités ", ces points qui courbent l'univers ?

Car au risque d'être discursif, nous n'avons plus 3 mais 5 états de la matière…de solide/liquide/gazeux la science considère maintenant aussi les états super-massifs, où la matière s'écroule sur elle-même en augmentant sa densité volumique (trous noirs), mais aussi l'état dît " plasma " où un gaz n'a plus de volumétrie stable parce qu'il déchire les liens magnétique de ses atomes (éruptions solaires). Et que devant les 4 forces physiques régissant notre univers observé, qui pour l'instant ne sont pas unifiées, des esprits cartésiens s'échauffent et nous ramènent d'étranges mots du passé comme " nucléosynthèse " ou " découplage matière/rayonnement ", mots qui sont autant de guides vers ce que la science-fiction appelle téléportation ou encore voyage spatial en vitesse supra-luminique…

 

Or, si le temps nous est une donnée quantifiable, la notion subjective en est la plus belle représentation, mais elle nous demande d'être. Et nous serions le maillon irréductible de la subsistance d'un futur alors que nous saurions si bien le détruire par une petite erreur infime?

Et si une quête de pouvoir par des manipulations techniques de nouvelles connaissances abrégeait bêtement notre univers ?

 

Alors comme on l'eut dit nous aurions terriblement besoins les uns des autres envers la stabilisation de ce qui nous manquerait ! Car si le temps peut-être altéré pour l'instant ce ne sont que des suppositions que seuls sont à même de mener nos esprits. Alors par exemple, dans la souffrance d'une perte de lien au champ magnétique terrestre beaucoup d'espèces du règne animal auraient des problèmes de déplacement, dont nous saurions nous prévenir, peut-être entre-apercevoir, par les signes d'animaux domestiques par exemple. Mais connaît-on assez l'amour pour prévaloir sur les instincts animaux de reproduction ? Cette perspective ne laisse pas de bon augure pour la conservation des espèces… Et l'homme bien seul quand il oublie si vite la valeur des diversités.

Et si l'on n'y a pas, rarement, pensé auparavant, le dos au mur en obligera sûrement plus d'un à se rechercher. Quand les vols nuptiaux n'auront plus cours que dans nos yeux, que le nid d'abeille un souvenir dans un pot de fleurs, et les nids de bien vilaines boules de gui ?

Le choix du lendemain restera-t-il le meilleur devant l'inaltérable exemple de la civilisation de l'Atlantide ? Car ce choix existe…Par le fait que si dans le futur l'espace-temps s'altère le présent s'en ressent. Et que dans ce mythe nous concédons bien souvent aux habitants de cette " ville marine " une avance technologique inexplicable, trop anachronique, pour l'époque. (cf. la cafetière italienne à taille océanique / fausse île viable à écluses) Viendra peut-être un jour où sur cette terre " bonjour " aura un lien trop étroit avec aujourd'hui et où un lever de soleil émerveillera toujours par nouveauté plutôt qu'encore par renouveau. Ces jours là nous offriraient un temps palpable…super ! Mais à l'instar de tout repère matériel devenu flottant entre l'être et le devenir, le virtuel et le figé.

Mais, si ici, un jour, vient un lendemain qui ne veut plus rien dire, s'élèveront alors de nombreuses passions sous l'impulsion devenue trop primitive de nos intentions. Et si ce n'est plaisirs des Dieux alors gardons-les, mais si l'Amour semble favoriser le présent et les attentes alors que faisaient Adam et Eve si tôt dans l'histoire humaine ? Posés là de bien étranges créatures dont on eut dît qu'elles fautèrent, serait-ce parce qu'elles prouvent le même défaut de joyau, la connivence lente qui s'établi dans l'échange ? Et qu'ils cherchèrent par l'amour, de la vie à la mort, par la mort qui semble exclue du lot pour nos tourtereaux, l'étrange survie dont on évite bien sûr de parler de l'aspect consanguin ?

Dans ce jeu leur sort ne semble pas très enviable, pauvres projections d'un meilleur de nous-mêmes qui avait quoi à faire là ? Censés parachever nous revoici aux origines, dans l'éclat de rire d'une grande blague, et que ce soit sans révolte ? Pour ce envers quoi nous sommes, et ceux envers qui nous pouvons poser les questions brûlantes à nos lèvres, avant notre " question " historique… Pourquoi donc une pérennité devenue aléatoire devant nos calendriers mais qui semble servir d'image à certaines prières ?

J'achève violemment ceci pour nous rappeler que " un jour " n'est que la révolution sur elle-même de celle qui nous colle aux pieds, que " monothéisme " ne veut rien dire si nous voulons bien accepter par trop forte probabilité que la Vie puisse aussi être, ailleurs…différemment exigeante envers ses amants (es).

 

EVE A ADAM HORS SAISON...

E : Puisqu'on est deux montés au cieux, peut-être, mais deux… Et que j'te dis qu' j'suis pas d'ici… Ne la mange plus, pas…si…

A : Aux cieux ? Empoisonnés par ton don, que je ne voulais? Parfois oui, parfois non, tu vois ? J'en prends pas tout le temps, même venant de toi.

E : Et pauvre ami, te revoilà…deux ni d'ici ni de là, ni haut ni bas. Le troisième arrivera t'inquiète pas.

IIIIIIIIIII..............mmortels

OOOOO..............cultés

UUUUU..............nifiant

" Et si un jour, il ne reste plus rien, tu sais d'où je viens... (…) "

" Car entre Eros et Thanatos, Mesdames, Messieurs, dans leurs synthèses c'est assurément Kronos qui pleure oublié. "

" Et qu'avant tout être humain les 3 Règnes (Minéral, Végétal, Animal) nous gardent bien ici de…nous-mêmes. "

Vouliez-vous des sources ? Encore m'aurait-il fallu savoir lesquelles… " L'essentiel est invisible pour les yeux "

 

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